La rencontre d’Avigail Idan avec Biden a été « spéciale », selon sa famille
L'oncle et la tante de la fillette de quatre ans, qui ont adopté l'enfant et sa fratrie, ont déploré l'absence de tout échange similaire avec les leaders israéliens
La rencontre organisée entre le président des États-Unis, Joe Biden, et la petite Avigail Idan, quatre ans – qui avait été prise en otage lors de l’assaut du 7 octobre et qui avait été libérée au cours d’une trêve d’une semaine qui avait eu lieu à la fin du mois de novembre – a été « quelque chose de spécial », ont déclaré devant les caméras de la Douzième chaîne, vendredi, sa tante Liron et son oncle Zuli, quelques jours après être allés à la Maison Blanche.
Liron et Zuli, qui ont adopté Avigail ainsi que son frère et sa sœur, Michael et Amalya – tous sont des ressortissants israélo-américains – après que leurs parents ont été assassinés en date du 7 octobre, se sont exprimés après avoir fait le voyage aux États-Unis pour « prendre un peu de temps en famille, ensemble, dans notre nouvelle composition » – une composition qui comprend dorénavant six enfants, le couple en a trois de son côté.
Les deux parents ont souhaité « donner aux enfants une expérience dont nous avions tous désespérément besoin », ont-ils ajouté.
Liron et Zuli savaient qu’une invitation de la Maison Blanche se présenterait probablement lorsqu’ils ont fait le voyage aux États-Unis – pensant finalement qu’elle n’arriverait pas lorsque Biden avait dû écourter ses vacances, au début du mois, lorsque l’Iran avait lancé une attaque aux drones et aux missiles balistiques en direction d’Israël.
L’invitation est pourtant arrivée – une surprise pour le couple – alors que la nouvelle famille se trouvait à New York. Elle a été informée qu’elle échangerait avec Biden à la Maison Blanche, dès le lendemain.
Pendant la captivité de la fillette, Biden avait mentionné son nom à plusieurs reprises lorsqu’il avait appelé le Hamas à relâcher les otages conservés en détention à Gaza. Elle avait été remise en liberté pendant une pause dans les combats à la fin du mois de novembre, aux côtés de 104 autres captifs. 253 personnes avaient été enlevées dans le sud d’Israël par les hommes armés du groupe terroriste lors de l’attaque du 7 octobre.
« Dans la soirée qui a précédé la rencontre, les enfants ont fait des dessins et ils lui ont écrit quelques mots. Quand nous sommes arrivés là-bas, ils lui ont donné les dessins et il nous a fait entrer dans son bureau. Il a dit qu’il mettrait les dessins dans un cadre et qu’il les accrocherait dans le bureau », a raconté Zuli à la Douzième chaîne.
Liron et Zuli ont déclaré avoir eu le sentiment que Biden s’était montré sincère et chaleureux à leur égard et à l’égard des enfants, disant qu’Avigail s’était rapidement sentie très à son aise en sa compagnie.
« Au début, elle était timide mais cette timidité a laissé place à l’Avigail toujours pleine de joie », a commenté Liron. « Elle s’est amusée avec lui. Elle lui a demandé de la pousser sur une balançoire et au moment où il accordait de l’attention à quelqu’un d’autre, elle l’a interpellé : ‘Joe ! Joe !’. »
Le couple a ajouté avoir demandé à Avigail, pendant la visite, de cesser de courir partout. Biden leur a alors répondu : « Ce sont des enfants ; il n’y a pas de problème. Pour les enfants, les règles sont différentes ici ».
Dans une conférence de presse accordée jeudi, Biden a aussi indiqué aux journalistes qu’Avigail s’était sentie très détendue lors de leur rencontre.
« Sa famille m’a transmis un message me disant qu’alors qu’ils étaient tous en train de rentrer, elle avait dit : ‘Vous savez, j’adore Joe Biden’, » a-t-il raconté.
« Vous regardez les yeux de cet homme et vous y voyez de l’honnêteté », a dit Zuli en évoquant le président. « Je n’ai pas eu le sentiment que j’étais en train de parler avec l’homme le plus puissant du monde ».
Malheureusement, a ajouté le couple, aucun échange similaire n’a été organisé avec les responsables israéliens qui ne sont jamais entrés en contact avec eux dans ce sens.
Et les parents des enfants, Smadar et Roee, « restent avec nous en permanence », a commenté Liron, racontant que la famille était allé assister à un match de NBA, Roee adorant la ligue.
« J’avais promis à Michael que nous irions chez Dunkin’ Donuts parce que Roee leur en avait parlé », a-t-elle ajouté.
Biden a publié, samedi, une image de sa rencontre avec Avigail, jurant « de ne prendre aucun repos jusqu’à ce que tous les otages qui, comme Avigail, ont été arrachés à leur famille et gardés en captivité par le Hamas, soient de retour et dans les bras de leurs proches ».
« Ils en ont ma parole. Les familles ont ma parole », a-t-il écrit sur X, anciennement Twitter.
I will not rest until every hostage, like Abigail, ripped from their families and held by Hamas is back in the arms of their loved ones.
They have my word.
Their families have my word. pic.twitter.com/hRDSjsYDc9
— President Biden (@POTUS) April 27, 2024
La famille rentrera en Israël à temps pour Yom HaZikaron et pour Yom Haatzmaout, qui se succèderont. Même s’ils n’organiseront pas de réjouissances pour la Journée de l’Indépendance, cette année, la Journée de commémoration des soldats au combat et des victimes du terrorisme sera particulièrement difficile à vivre et émouvante pour eux, a expliqué Liron.
« C’est dur pour moi de comprendre que nous faisons dorénavant partie intégrante de cette journée », a-t-elle ajouté.
Enfin, Liron et Zuli ont dit vouloir se concentrer sur leurs enfants « et créer autant de bons souvenirs pour eux que possible ».
Avigail avait été prise en otage avec ses voisins alors qu’elle s’était cachée en leur compagnie, le 7 octobre. Pour leur part, Michael et Amalya s’étaient abrités dans le foyer familial et ils devaient être finalement secourus par les forces de sécurité.
Après plus de six mois de guerre, 129 otages qui avaient été enlevés dans la journée du 7 octobre sont encore conservés en captivité à Gaza. Tous ne sont plus en vie. Deux Israéliens qui étaient entrés de leur propre gré dans la bande, il y a plusieurs années, sont aussi maintenus en détention, et le Hamas garde les corps sans vie de deux soldats qui avaient été tués dans la bande, en 2014.