L’Iran précise : nous devons encore recevoir le système S-300
Retirant son affirmation précédente, Téhéran dit à présent qu'un accord a été conclu pour la livraison de l'équipement russe, qui pourrait empêcher une frappe israélienne
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
L’Iran a rapidement retiré son affirmation de lundi disant que le système de missiles S-300 était arrivé dans le pays, déclarant à la place qu’un accord sur la livraison avait été atteint, selon des médias locaux.
Il s’agit du dernier faux départ depuis le début d’une saga longue de presque un an liée à la vente du système de défense aérienne très contesté. Depuis la signature de l’accord nucléaire l’année dernière, l’Iran et la Russie ont tous deux annoncés la livraison du système S-300 comme imminente.
Lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Jaberi Ansari, avait déclaré aux médias locaux que la livraison du système n’était pas imminente, mais qu’elle avait déjà eu lieu.
« Nous avons déjà annoncé que malgré plusieurs changements de date de livraison, l’accord allait être mis en place. Aujourd’hui, je dois annoncer que la première partie de cet équipement est arrivée en Iran et que la livraison des autres parties continue », a déclaré Ansari, selon l’agence de presse Fars.
Mais seulement quelques heures après, l’article de l’agence a modifié la formulation d’Ansari en « Aujourd’hui, je dois annoncer que la première phase de l’accord a été mise en place, et que le processus continuera. »
Ansari a également déclaré qu quotidien britannique The Guardian que l’équipement n’avait en fait pas été livré, mais plutôt qu’un « accord initial de livraison » avait été atteint entre les deux pays.
https://twitter.com/SaeedKD/status/719459267674292225?ref_src=twsrc^tfw
L’agence de presse iranienne Tasnim, qui avait dévoilé l’information, a également retiré son article initial et son tweet sur la livraison du S-300.
A la place, Tasnim a cité un officiel russe qui a anticipé que la livraison d’une batterie anti-aérienne aurait lieu plus tard en 2016.
« Je pense que nous livrerons le S-300 d’ici la fin de l’année, a déclaré le 11 mars à l’agence de presse iranienne Sergei Chemezov. La première livraison aura lieu en août ou en septembre. »
Le système de missiles fabriqué en Russie S-300 est l’un des systèmes anti-attaque aérienne les plus sophistiqués du monde, permettant une protection de longue portée contre les avions et les missiles.
En 2010, la Russie avait gelé un accord pour fournir le système de missiles S-300 à l’Iran, liant sa décision aux sanctions de l’ONU. Poutine avait levé la suspension en juillet 2015, à la suite de l’accord antre l’Iran et six puissances mondiales qui limitait son programme nucléaire en échange d’une levée des sanctions internationales.
Israël a longtemps cherché à bloquer la vente du système de missiles S-300 à l’Iran, dont les analystes disent qu’il pourrait empêcher une frappe israélienne potentielle contre les installations nucléaires de Téhéran.
D’autres officiels ont exprimé leur inquiétude sur le fait que le système pourrait rejoindre la Syrie et le Hezbollah, affaiblissant la suprématie aérienne régionale d’Israël.
L’armée de l’air israélienne est entraînée pour un scénario où elle devrait mener des frappes en Syrie ou en Iran contre des installations défendues par le système de missiles S-300.
Pendant un entretien, le commandant de l’armée de l’air, le général Amir Eshel, avait déclaré que le S-300 était « un défi important mais pas insurmontable » pour l’armée de l’air.