La Russie gèle la livraison des missiles de défense S-300 à l’Iran
Un journal du Koweïte cite une source anonyme déclarant qu’Israël a fourni des preuvres que l’Iran donnait des armes de technologie avancée au Hezbollah
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
Le président russe Vladimir Poutina aurait gelé le transfert du système de défense anti aérien S-300 à l’Iran après avoir reçu des preuvres d’Israël que Téhéran avait transféré des armes avancées au Hezbollah.
Le journal koweïtien al-Jarida a publié une information non confirmée samedi, citant une source anonyme qui serait « familière » avec Poutine.
La source a déclaré que Poutine aurait suspendu la livraison après qu’Israël ait montré que l’Iran avait tenté à de nombreuses reprises de transférer des systèmes de défense aérienne de courte portée SA-22 Greyhound au groupe terroriste basé au Liban.
L’article expliquait aussi que les pilotes russes affirmaient avoir détecté la présence de systèmes anti-aériens avancés dans des territoires contrôlés par le Hezbollah le long de la frontière entre la Syrie et le Liban.
Israël, selon l’article, aurait fermé les yeux sur la possession par le groupe terroriste soutenu par l’Iran du système soviétique de missile sol-air SA-5 Gammon, aussi connu comme le S-200.
La Russie et l’Iran ont signé un contrat pour la livraison de cinq batteries de S-300 en 2007. Mais à l’automne, le président russe de l’époque Dmitri Medvedev a interdit la livraison des systèmes à Téhéran en pleine escalade des sanctions mondiales contre le programme nucléaire de l’Iran. Le contrat, d’une valeur de plus de 800 millions de dollars, a été annulé et l’argent perçu en avance a été restitué aux Iraniens.
L’Iran a fait un procès pour 4 milliards de dollars devant la Cour d’Arbitrage à Genève après la rupture du contrat. Selon l’assistant du Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, Moscou a persuadé Téhéran de retirer le procès après des « négociations longues et difficiles ».
En avril 2015, peu après l’annonce de la feuille de route pour l’accord nucléaire entre les puissances mondiales et l’Iran, Poutine a levé l’interdiction sur les livraisons de S-300 à Téhéran, malgré les objections américaines et israéliennes.
En août, l’Iran et la Russie ont annoncé que le système serait livré à la fin de l’année, alors que l’assistant du ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov déclarait à l’époque qu’il ne restait plus qu’à s’accorder sur des « détails seulement techniques ».
Les médias iraniens ont annoncé à de nombreuses reprises l’arrivée imminente des batteries S-300.