La société agritech N-Drip lève 44 M de $, un tour de table mené par le Liechtenstein
Le développeur de technologies d'irrigation au goutte-à-goutte signe un accord de coopération pour commercialiser ses systèmes dans les rizières aux États-Unis, en Inde et ailleurs
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La société israélienne N-Drip, qui développe des systèmes d’irrigation intelligents permettant aux agriculteurs d’économiser de l’eau et d’augmenter leurs rendements à moindre coût, a levé 44 millions de dollars dans le cadre d’un financement de série C pour l’aider à étendre son empreinte mondiale.
Le financement a été mené par le Liechtenstein Group, un gestionnaire d’actifs et un investisseur dans l’alimentation et l’agriculture appartenant à la famille royale du Liechtenstein, avec la participation de la société américaine de gestion d’investissements Hamilton Lane et de l’investisseur dans les technologies de l’eau Natural Ventures.
Des investisseurs existants, dont Granot Group, Bridges Israel Impact Fund, le Kibbutz Ein Harod Ihud et un groupe d’investisseurs basés aux États-Unis, ont également participé au tour de table. Le tour de financement pourra être prolongé en fonction de la demande des investisseurs, a déclaré N-Drip.
À ce jour, N-Drip’s a levé quelque 80 millions de dollars auprès d’investisseurs stratégiques et financiers aux États-Unis, en Europe et en Israël.
Fondée en 2015 par le professeur Uri Shani, ancien directeur de l’Autorité israélienne de l’eau, avec Ariel Halperin et Ran Ben-Or, N-Drip a développé ce qu’elle dit être un système qui permet aux zones qui utilisent l’inondation comme moyen d’irrigation d’utiliser un système d’irrigation au goutte-à-goutte plus précis à la place.
« Le cycle de financement actuel soutiendra la croissance rapide de l’entreprise au moment précis où la crise mondiale de l’eau oblige les agriculteurs et les responsables politiques à rechercher des solutions qui leur permettront de continuer à produire des aliments et des fibres, mais avec moins d’eau », a déclaré Eran Pollak, PDG de N-Drip.
« Les agriculteurs, quelle que soit la taille de leur exploitation ou leur situation géographique, pourront utiliser nos technologies transformatrices pour assurer la stabilité et la continuité de leurs revenus agricoles, tout en participant à l’effort mondial de réduction significative des gaz à effet de serre d’origine agricole », a-t-il ajouté.
L’irrigation par submersion, qui est probablement le moyen le plus ancien d’arroser les cultures, reste l’une des formes d’irrigation les plus utilisées à travers le monde aujourd’hui. Quelque 85 % des champs agricoles dans le monde, soit plus de 600 millions d’acres, utilisent ce système, y compris dans des régions chaudes et très sèches comme en Arizona, où l’eau est acheminée jusqu’au champ par un tuyau ou un fossé, et où l’eau s’écoule simplement sur le sol à travers les cultures.
Ce système entraîne un gaspillage considérable d’eau et d’engrais, puisque 50 % de l’eau est perdue par évaporation ou infiltration dans les zones non cultivées, et il ne donne pas non plus des rendements optimaux.
N-Drip affirme que les agriculteurs qui passent de l’irrigation par inondation à leur système économisent 50 % d’eau, augmentent leur rendement de 33 %, réduisent leur consommation d’engrais de 50 % et réduisent les émissions de gaz à effet de serre comme le carbone et le méthane de 50 % à 85 %.
L’une de ses inventions est le système N-Drip Connect, un dispositif à base de capteurs qui permet aux agriculteurs de surveiller leurs champs et leur fournit en temps réel des recommandations en matière d’irrigation et de fertilisation pour une meilleure gestion de l’eau et des nutriments. Le système prédit avec précision la taille d’une récolte jusqu’à six semaines avant la date prévue pour la récolte, a déclaré l’entreprise d’agritechnologie.
Basée à Beit Shean, N-Drip dit travailler avec des clients dans 17 pays, avec trois centres d’affaires principaux en Australie, en Inde et dans le sud-ouest des États-Unis. La direction, la R&D et la production sont basées en Israël, avec une centaine d’employés travaillant dans la vente, la R&D, la production et l’ingénierie.
N-Drip a récemment annoncé la signature d’un accord de coopération stratégique avec RiceTec, une entreprise du Liechtenstein, pour la commercialisation de ses systèmes dans les rizières aux États-Unis, en Inde et dans d’autres pays. RiceTec est l’un des plus grands producteurs mondiaux de semences de riz hybride.
« Nous nous réjouissons d’aider N-Drip à introduire sa technologie d’irrigation à l’échelle mondiale, en particulier dans le secteur du riz », a déclaré Johannes Meran, directeur général et associé de la société Liechtenstein. « Nous sommes convaincus que le mariage de ces deux technologies pourra transformer la manière dont le riz est cultivé et éliminer de manière substantielle l’empreinte carbone négative de la riziculture. »