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La Société médicale LGBTQ+ d’Israël lance un cours sur les protocoles transgenres

25 généralistes participent à la première formation pour les transgenres en Israël ; l'attente pour les traitements hormonaux pourrait être réduite de plusieurs selon un endocrinologue

Les participants au programme de formation pour les médecins en juin 2024 (Crédit : Autorisation)
Les participants au programme de formation pour les médecins en juin 2024 (Crédit : Autorisation)

Lorsque Y. J. Chichester Salant, une femme transgenre de 27 ans, s’est rendue chez un ORL à Tel Aviv en raison d’une grave infection des voies respiratoires supérieures, l’une des premières questions posées par le médecin a porté sur sa « chirurgie du bas ».

Interloquée, Salant, qui est coordinatrice des soins de santé au Trans Center de Tel Aviv, lui a répondu que sa question n’avait aucune pertinence clinique par rapport à son état de santé. Selon elle, cette expérience illustre les difficultés rencontrées par les personnes transgenres lors d’une consultation médicale en Israël.

« Lorsque l’ignorance, les préjugés ou la transphobie entrent en jeu, la consultation chez un médecin peut s’avérer être une expérience particulièrement traumatisante », a expliqué Salant.

Pour résoudre certains des problèmes de santé auxquels est confrontée la communauté transgenre, le Dr Roy Zucker, président de la Société médicale LGBTQ+ d’Israël, et la Dr Shimrit Arbel, chef de la clinique de chirurgie de confirmation du genre facial au centre médical de Tel Aviv, ont organisé la toute première formation sur le sujet en Israël.

Le programme de formation sur les soins aux transgenres destiné aux médecins de famille s’est déroulé sur trois jours en juin. Arbel a expliqué qu’il avait été conçu pour apporter aux 25 médecins de famille présents « des outils pratiques destinés à améliorer les soins qu’ils prodiguent à la communauté transgenre ».

80 médecins de famille se seraient inscrits au programme, selon Zucker ; les organisateurs ont sélectionné des médecins de chacune des quatre caisses de santé du pays, ainsi que des médecins des régions périphériques au nord et au sud du pays. Un médecin travaillant au sein de la communauté arabe de Jaffa et un autre travaillant au sein de la communauté juive orthodoxe de Jérusalem ont également participé à la formation. Dans ces sociétés, a expliqué Zucker, il est encore plus difficile pour les personnes transgenres de solliciter une aide médicale.

Le cours était parrainé par le réseau juif de donateurs LGBTQ, l’Association médicale israélienne, l’hôpital de Tel Aviv et le projet Gila, une organisation qui défend les droits des transgenres en matière de soins de santé.

Un large éventail d’experts, dont des psychiatres, des chirurgiens, des médecins et des représentants d’organisations, se sont exprimés sur les questions de santé mentale, l’hormonothérapie pré et postopératoire, la dysphorie de genre et les options chirurgicales pour la population transgenre.

Les traitements hormonaux

Le docteur Zucker a indiqué que ces dernières années, le nombre de patients transgenres souhaitant bénéficier d’une thérapie hormonale a augmenté de manière significative. Il n’y a cependant que trois endocrinologues spécialisés dans le traitement de la communauté transgenre, et tous sont situés dans le centre du pays. Le délai d’attente pour obtenir un rendez-vous est d’environ six à huit mois.

Selon Zucker, en formant les généralistes au traitement hormonal des transsexuels, il devrait être possible de réduire le temps d’attente d’au moins six mois.

Le docteur Joshua Safer, directeur du centre de médecine et de chirurgie transgenres de l’hôpital Mt. Sinai de New York, a organisé un atelier sur la thérapie hormonale afin que les généralistes soient équipés pour prendre en charge la communauté, a-t-il déclaré au Times of Israel.

Après une première consultation avec un endocrinologue, les patients transgenres pourront s’adresser à leur médecin traitant pour le suivi de leur traitement hormonal.

Rabbi Tsipi Gabai bénit Tom Chai Sosnik sous le regard de ses parents et sa sœur à l’école Tehiyah, à El Cerrito en Californie le 13 mars 2015 (Crédit : Misha Bruk, BrukStudios.com)

« Les traitements hormonaux pour la population transgenre peuvent être plus compliqués que le traitement des personnes souffrant de troubles de la thyroïde », a expliqué Safer. « Mais ils sont toujours moins compliqués que les traitements pour le diabète. »

De l’eau dans le désert

La Dr Neta Lankry, médecin de famille qui dispose d’une clinique LBGT rattachée à la caisse de santé Clalit, a participé à la formation.

Les patients qui souhaitent obtenir un rendez-vous dans sa clinique de Herzliya, qu’elle a ouverte en 2022, n’ont pas besoin d’ordonnance de leur médecin généraliste et ne doivent pas payer de frais supplémentaires. Lankry fournit également des soins de santé par téléphone dans tout le pays.

Son intérêt pour la communauté lui est venu lorsque son frère, qui est transgenre, lui a raconté à quel point il lui était difficile de recevoir des soins de santé de qualité.

« Les transgenres ont l’impression d’être seuls, de n’avoir personne à qui s’adresser », a expliqué Lankry. « Les médecins qui les comprennent sont aussi rares que l’eau dans le désert. »

Dr Roy Zucker et Dr Shimrit Arbel, organisateurs du programme de formation Transgender Car pour les médecins de famille (Crédit : Autorisation)

Selon un rapport du ministère de la Santé datant de 2020, 40 % de la population transgenre aurait fait une tentative de suicide dans tout Israël.

Les personnes transgenres ont souvent l’impression qu’elles ne pourront pas s’intégrer dans la société, a expliqué Arbel, et pensent que « les gens les regardent différemment et les jugent en fonction de leur apparence ».

Lors de la formation, elle a parlé des chirurgies de féminisation et de masculinisation du visage qui « aident les gens à aligner leurs caractéristiques faciales sur ce qu’ils pensent être leur genre ».

L’un des objectifs de cette formation était de créer un groupe de travail qui continuerait à étudier les moyens d’améliorer la prise en charge médicale de la population transgenre, a expliqué Arbel.

Y.J. Chichester Salant (Crédit : Lili Stone)

Salant, qui envisage d’étudier la médecine pour soigner les enfants et les adolescents atteints de troubles du développement neurologique, a dirigé un groupe de travail sur la création d’un cabinet adapté aux transgenres. Elle a expliqué qu’il était important d’impliquer quelqu’un qui travaillait dans la communauté transgenre et qui pouvait apporter son point de vue.

« Cette formation est l’une des premières étapes importantes pour rendre les services transgenres plus accessibles dans différentes parties du pays », a affirmé Salant.

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