Ce qu’a dit le chef de la diplomatie française en visite en Israël
Stéphane Séjourné a réitéré le droit d'Israël à se défendre, a exprimé "notre émotion face aux crimes à caractère sexuel commis le 7 octobre" et a annoncé que la France soutiendrait "à hauteur de 200 000 euros" l'ACCRI
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, en visite en Israël, a déclaré au Premier ministre Benjamin Netanyahu que Paris continuait à condamner fermement le groupe terroriste palestinien du Hamas et prévoyait une cérémonie pour marquer le quatrième mois de l’attaque meurtrière.
« Cette rencontre est importante pour nous, parce que nous sommes à un tournant important. Vous connaissez les positions de la France », a affirmé Séjourné, avant leur rencontre, dans des remarques traduites du français, notant la forte dénonciation par Paris de l’assaut du Hamas du 7 octobre.
Séjourné a rappelé que la France organisait également une cérémonie le 7 février en hommage aux 42 victimes françaises ou franco-israéliennes des attaques perpétrées par le Hamas.
Netanyahu a remercié Séjourné pour sa venue et pour le soutien de la France à Israël, notamment contre le procès de la Cour internationale de Justice à La Haye pour « génocide ».
Il a ajouté que les deux hommes avaient de nombreux sujets à aborder, « dont les efforts pour contribuer à l’aide médicale humanitaire et, bien sûr, la coopération entre nous sur la question du Liban ».
« Rien, jamais, nulle part, ne peut justifier le terrorisme et je veux redire l’horreur que nous inspirent les actes des terroristes du Hamas » et « notre émotion face aux crimes à caractère sexuel commis le 7 octobre », a-t-il déclaré à l’issue de l’entretien à Jérusalem avec Netanyahu.
Il a annoncé que la France soutiendrait « à hauteur de 200 000 euros » l’Association of Rape Crisis Centers in Israel (ARCCI), l’association des centres de réponse aux victimes de viols en Israël.
L’ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a rencontré la présidente de l’ARCCI, Orit Sulitzeanu, en décembre sur la base militaire de Shura, où les corps des victimes du 7 octobre sont identifiés avant d’être enterrés.
Le chef de la diplomatie a également estimé lundi que « les violences des colons » israéliens en Cisjordanie devaient « cesser »,
« Il ne peut y avoir en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza, ni en dehors de la Cisjordanie », a ajouté Séjourné, actuellement en tournée au Proche-Orient pour tenter de pousser à une trêve des combats entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Le ministre a par ailleurs condamné les propos « violents qui sèment la haine (contre les) Palestiniens voire appellent à la commission de crimes de guerre. Ces propos sont de plus en plus nombreux en Israël et sont relayés par des responsables politiques (…). Nous trouvons ça grave ».
« L’avenir de la bande de Gaza est indissociable de l’avenir de la Cisjordanie, nous devons préparer cet avenir en soutenant l’Autorité palestinienne. Celle-ci doit se renouveler et se redéployer dès que possible dans la bande de Gaza », a estimé le ministre des Affaires étrangères, qui effectue sa première tournée dans la région depuis sa nomination en janvier.
Depuis 2007, les Palestiniens vivent sous deux gouvernements rivaux, celui du Hamas à Gaza et celui de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui tient des pans de la Cisjordanie.
Séjourné a souligné être en Israël « en tant qu’ami » mais que cette amitié « m’oblige à dire la vérité, toute la vérité, mais aussi celle que nos partenaires israéliens pourraient avoir plus de mal à entendre ».
« Depuis quatre mois », a-t-il dit, « les Gazaouis sont sous les bombes, sous un siège quasi-absolu, ils sont privés d’aide minimale […] et sont massés près de Rafah », la ville la plus au sud de l’enclave où la plupart des Gazaouis ont fui. « Rien ne peux justifier une telle tragédie. »
« La tragédie à Gaza doit cesser », a-t-il martelé, en appelant à un « cessez-le-feu immédiat et durable et à l’entrée massive d’aide humanitaire. »
Le ministre a appelé de ses vœux « un règlement politique global, avec deux Etats vivant en paix côte à côte » qui supposerait que le processus de paix reprenne « sans attendre ». « Sans solution politique, pas de paix juste et durable au Proche-Orient, c’est notre position et c’est notre analyse de la situation ».
M. Séjourné devait se rendre ensuite à Ramallah, en Cisjordanie, où il devait rencontrer son homologue de l’Autorité palestinienne Riyad al-Malki, puis le président de celle-ci, Mahmoud Abbas.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Plus de 27 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé dirigé par les terroristes du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 10 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.