La vision régionale d’Israël est « archaïque », dit un professeur franco-marocain
Youssef Chiheb a dit à la télé que l'Iran et les armes de destruction massive sont la vraie menace face à la rhétorique moyen-orientale "anti-sioniste et façon lavage de cerveau"
Un professeur franco-marocain a indiqué dans un entretien accordé à une chaîne de télévision arabe que l’attitude du monde arabe envers l’Etat d’Israël était « archaïque » et que c’est l’Iran qui est la toute première menace faite à la région.
Le professeur Youssef Chiheb a indiqué à la chaîne arabophone du réseau France 24, le 12 février, que les leaders du Moyen-Orient avaient exploité la cause palestinienne à leur simple profit politique et que la question ne devait plus être la préoccupation principale de la région.
« A mon avis, le plus grand danger qui menace le monde arabe est l’Iran, le mouvement chiite dans la région et la prolifération des armes de destruction massive ainsi que la propagation du terrorisme dans les régions subsaharienne et du Sahel », a dit Chiheb, selon une traduction faite par le groupe de veille MEMRI (Middle East Media Research Institute).
« Le monde arabe a subi un lavage de cerveau avec la rhétorique antisioniste et anti-israélienne. Mais le monde a changé et c’est également le cas de l’équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient. D’autres dangers ont émergé, la globalisation est apparue et les idées ont changé », a continué Chiheb.
« Le mode de pensée arabe envers Israël est devenu archaïque. Il faut traiter Israël comme un État qui existe », a-t-il poursuivi.
Interrogé sur la cause palestinienne en tant que « cause numéro un des Arabes », Chiheb a répondu que « c’était le cas auparavant mais c’est terminé. Cela faisait partie du ton commun mais tous les régimes arabes ont utilisé la cause palestinienne à des fins domestiques. Aucun leader arabe n’a offert de solutions aux Palestiniens. »
Il a salué la relation d’Israël avec le Maroc et remarqué que les deux pays ont partagé des renseignements dans le passé.
« Israël n’a pas de problème avec le Maroc. Il ne hait pas le Maroc », a-t-il dit. « Le Maroc est exceptionnel dans le monde arabe lorsqu’on en vient à ses relations potentielles avec Israël ».
Il a blâmé les pays arabes pour avoir fait échouer un accord de paix possible entre le Premier ministre israélien de l’époque, Ehud Barak, et Yasser Arafat, en 1999-2000, évoquant l’arrangement comme étant « non pas l’accord du siècle, mais une opportunité comme il ne s’en présente qu’une seule fois dans l’existence ».
« Feu le président Arafat était sur le point de signer mais à ce moment-là, les pays arabes sont intervenus et ils l’ont accusé de trahison », a ajouté Chiheb.
Chiheb est professeur d’université à Paris et expert sur le Maroc, selon son profil LinkedIn.