L’accélérateur Fusion lève 20 M de $ pour des startups israéliennes en démarrage
Soutenu par la société américaine de capital-risque Insight Partners, le fonds de pré-amorçage veut investir dans 60 à 80 startups et nouveaux projets d'ici 2026
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
Le programme d’accélération Fusion, qui investit depuis Tel Aviv dans des startups israéliennes en phase de démarrage et des projets novateurs, a annoncé jeudi avoir levé 20 millions de dollars pour abonder son nouveau fonds.
Fondé en 2017 par Guy Katsovich et Yair Vardi, Fusion a investi dans plus de 100 startups en phase de démarrage représentant une valeur totale d’1 milliard de dollars.
Le nouveau fonds de pré-amorçage est soutenu par Insight Partners, société de capital-risque et capital-investissement américaine, ainsi que par 70 entrepreneurs chevronnés et professionnels du capital-risque d’Israël et des États-Unis, dont l’entrepreneur spécialisé dans les technologies de pointe et investisseur providentiel Gigi Levy-Weiss ou encore le cofondateur de Talon Cyber Security, Ofer Ben-Noon.
Le fonds a déjà investi dans 30 startups fondées par des entrepreneurs israéliens, dont la start-up pharmaceutique d’IA Quris, la start-up de localisation Blend, Zoma ou The Real Cereal Co. Fusion souhaite procéder à des investissements de pré-amorçage dans 60 à 80 autres startups israéliennes d’ici 2026.
« Les investissements en Israël ont diminué de 75 % par rapport à l’année dernière : c’est donc le moment idéal pour investir dans des entreprises israéliennes et prendre des risques, là où d’autres business angels et sociétés de capital-risque hésitent ou renoncent », explique Katsovich.
« Ces cinq dernières années, nous avons été l’un des investisseurs les plus actifs « sous le radar ». »
« Nous envisageons de continuer au même rythme, contrairement à la tendance observée ces dernières années qui a consisté à lever des fonds trop importants et déployer le capital trop rapidement », précise-t-il.
Selon un rapport du Centre de recherche IVC et de LeumiTech, au premier trimestre de cette année, les entreprises technologiques israéliennes ont levé 1,7 milliard de dollars de capitaux, soit une baisse de 70 % par rapport aux 5,8 milliards de dollars des trois premiers mois de 2022. Ce trimestre signe la plus mauvaise performance de ces quatre dernières années. Les investissements privés dans le secteur technologique local ont culminé en 2021, avec 26 milliards de dollars, avant de retomber à quelque 15 milliards de dollars en 2022.
« Aujourd’hui plus que jamais, les primo-fondateurs et ceux qui travaillent dans des secteurs verticaux que les investisseurs israéliens ne connaissent pas, ont besoin de capitaux pour atteindre un niveau suffisamment convaincant pour ‘le capital-risque’ », ajoute Katsovich.
Fusion investit 150 000 de dollars dans des startups qui se trouvent entre le stade de l’idée et le stade initial de production ou de chiffre d’affaires.
Le programme d’accélération finance les entrepreneurs qui se destinent au marché américain et facilite leur accès aux futurs investisseurs, mentors, conseillers et potentiels clients.
« Nous avons vocation à nous substituer à la levée de fonds » parmi les amis et la famille « et à être les premiers à donner un chèque aux startups nouvellement créées », déclare Katsovich.
« Les sociétés de capital-risque ne sont pas les premières à apporter des capitaux aux startups – elles viennent dans un deuxième temps, lors du premier tour institutionnel. »
Plus de 20 % des startups que Fusion a en portefeuille, parmi lesquelles la plate-forme d’investissement immobilier Agora, la plate-forme d’analyse médicale IA DigitalOwl ou la plate-forme de marketing client Base.ai, sont fondées et dirigées par des femmes et, à titre général, plus de 70 % parviennent à lever des fonds de manière autonome suite au programme, avec en moyenne 2,5 millions de dollars.
Fusion organise un bootcamp à Tel Aviv deux fois par an, qui réunit investisseurs et entrepreneurs. Suite à ce bootcamp d’une durée de deux mois, les fondateurs participants partent pour une tournée de trois semaines dans la Silicon Valley, à New York ou encore Los Angeles, où ils rencontrent des investisseurs et des mentors. Pendant toute la duré du programme d’accélération, les fondateurs rencontrent plus de 150 mentors originaires d’Israël ou des États-Unis.
Dans la foulée du programme, les participants rejoignent le réseau d’anciens de Fusion, riche de plus de 200 fondateurs, qui sert de plate-forme pour des ateliers et forums dédiés à la collecte de fonds, à la gestion d’entreprise ou au conseil d’administration, à l’embauche et enfin aux ventes et partenariats.