L’accord avec Israël n’a aucune « dimension politique », répond Aoun à Lapid
"Il s'agit d'un accomplissement politique, ce n'est pas tous les jours qu'un Etat ennemi reconnaît l'Etat d'Israël dans un accord écrit," avait déclaré le Premier ministre israélien
L’accord délimitant la frontière maritime avec Israël, qui doit être signé jeudi, est purement « technique » et n’a aucune « dimension politique », a affirmé le président libanais Michel Aoun sur Twitter.
Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid avait déclaré que l’accord frontalier entre les deux pays voisins, techniquement en état de guerre, constituait une « reconnaissance » de fait de l’Etat hébreu par Beyrouth.
L’accord frontalier entre le Liban et Israël, deux voisins techniquement en état de guerre, constitue une « reconnaissance » de fait de l’Etat hébreu par Beyrouth, avait plus tôt affirmé Lapid.
« Il s’agit d’un accomplissement politique, ce n’est pas tous les jours qu’un Etat ennemi reconnaît l’Etat d’Israël dans un accord écrit et ce, devant l’ensemble de la communauté internationale », avait déclaré Lapid au début d’un Conseil spécial des ministres qui doit officiellement entériner l’accord.

« L’Etat d’Israël a gagné aujourd’hui en termes de sécurité, d’économie, de diplomatie et d’énergie », avait ajouté Lapid, actuellement en campagne pour les législatives du 1er novembre.
En vertu de l’accord sur la frontière maritime négocié par les Etats-Unis avec l’appui de la France, le champ gazier offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes en Méditerranée orientale.
Le Liban pour sa part aura tous les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie dans les eaux territoriales d’Israël. Mais « Israël sera rémunéré » par la firme exploitant Cana « pour ses droits sur d’éventuels gisements », selon le texte, M. Lapid chiffrant la part israélienne à environ 17 %.
Le groupe énergétique Energean a lancé, mercredi, la production au gisement de Karish avec le projet d’y porter rapidement la production annuelle à 6,5 milliards de m3 de gaz naturel, puis à terme à 8 milliards de m3.
Ce gaz permettra, selon les autorités israéliennes, de réduire le coût de l’énergie au pays mais aussi de doper les exportations vers l’Europe, qui cherche à diversifier ses approvisionnements dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.