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L’Algérie demande à Boualem Sansal de choisir un avocat non-juif

Depuis son interpellation il y a plus de trois mois, son avocat français, maître François Zimeray, qui est Juif, n’a jamais pu obtenir de visa pour rendre visite à son client

Boualem Sansal à la foire du livre de Francfort, en 2011. (Crédit : Domaine public)
Boualem Sansal à la foire du livre de Francfort, en 2011. (Crédit : Domaine public)

Actuellement soigné à l’hôpital pour un cancer, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, est rentré dans une grande colère lundi dernier lorsque des fonctionnaires algériens lui rendant visite l’ont invité à prendre un « avocat français non juif » afin de faciliter sa défense, ont rapporté Le Figaro et Marianne, citant des sources proches du dossier.

Depuis son interpellation il y a plus de trois mois, son avocat français, maître François Zimeray, n’a jamais pu obtenir de visa pour rendre visite à son client. Celui-ci est ainsi représenté sur place par trois avocats algériens désignés par le bâtonnier d’Alger, que l’écrivain aurait récusés après la visite des émissaires algériens, selon Marianne. Les médias algériens les plus durs qualifient parfois Me Zimeray, ancien ambassadeur français pour les droits de l’homme, de « sioniste » ou de « franco-sioniste ».

Lors d’une soirée de soutien organisée mardi à Paris par l’Institut du monde arabe (Ima) et les Éditions Gallimard, François Zimeray a donné quelques nouvelles de son client : « Il va comme peut aller un homme de son âge. Il est aujourd’hui au pavillon pénitentiaire de l’hôpital Mustapha d’Alger, soigné pour une affection grave. Je n’ai pas de doute sur le fait qu’il est probablement bien suivi. Je n’ai aucune raison de penser le contraire. Il reste qu’il est un homme âgé, malade, fragilisé par cette situation, privé de sa liberté. »

Son éditeur français, Antoine Gallimard, a lui déclaré : « Les dernières nouvelles n’étaient pas excellentes. Trois mois c’est long pour lui. Surtout quand on ne sait pas si ces trois mois vont se transformer en six mois, en un an… »

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne en Algérie « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris ses déclarations au média français Frontières, réputé d’extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement. « Au regard des accusations qui sont portées contre lui, il est d’abord innocent », selon Me Zimeray.

Parmi les écrivains étrangers lui apportant leur soutien, l’Italien Roberto Saviano, spécialiste de la mafia qui vit sous protection policière, le Britannique Ian McEwan ou l’Islandais Jon Kalman Stefansson ont été cités mardi.

« Ce mot liberté, ma génération l’a appris, cultivé, forgé, à travers les combats pour l’indépendance de l’Algérie », a déclaré le président de l’Institut du monde arabe, Jack Lang, en ouverture de la soirée à l’Ima. « C’est une rencontre d’écrivains, de soutien à un écrivain, pour son retour à la liberté », a-t-il ajouté. L’Ima projetait mardi soir sur sa façade les mots « Je suis » puis « Sansal ». « Je suis Sansal. Nous sommes Sansal. Vous êtes Sansal », a clamé M. Lang.

« Cette soirée est pour Boualem, elle n’est pas contre l’Algérie. Nous aimons ce pays, nous aimons le peuple algérien. Et quand on aime on dit les choses, non ? », a dit le journaliste François Busnel en ouverture.

« On vous demande seulement de ne pas l’oublier dans les prisons d’Alger », a affirmé le Franco-Algérien Kamel Daoud, prix Goncourt 2024.

Le journaliste Eric Fottorino a rapporté des mots que Boualem Sansal lui avait dits en 2015 : « Ils me laissent en liberté parce que je suis leur caution pour qu’ils continuent de penser qu’ils sont une démocratie. »

Le quotidien français Le Figaro a publié une tribune du comité de soutien à Boualem Sansal, appelant le président Emmanuel Macron à utiliser « des leviers » pour le « faire libérer ». Ils ont évoqué « une remise en cause du régime favorable des visas consenti à l’Algérie par l’accord du 27 décembre 1968 ».

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd’hui 75 ans. Son éditeur Antoine Gallimard avait de son côté indiqué en décembre qu’il était en vérité né en 1944 et a 80 ans.

A LIRE : Rima Hassan s’oppose à la libération de Boualem Sansal lors d’un vote au Parlement européen

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