L’AP prête à délivrer des passeports “Etat de Palestine”
Le bureau d’Abbas annonce la directive avant la tentative de faire voter une résolution de l’ONU condamnant les implantations israéliennes

Le bureau du président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, aurait informé Israël de son intention de commencer à délivrer des passeports « Etat de Palestine » aux résidents de Cisjordanie.
Selon un haut fonctionnaire, la directive pour changer les documents de voyage officiels, qui ne présentent pour l’instant que le symbole de l’AP, a été annoncée sans l’accord d’Israël, a annoncé mercredi la radio militaire.
Abbas a annoncé les nouveaux passeports pendant une visite officielle en Grèce en décembre, disant que son bureau « n’accepterait plus que quiconque utilise le nom ‘Autorité palestinienne’ ».
L’information de mercredi intervient quelques semaines avant une tentative palestinienne de réintroduire au Conseil de sécurité de l’ONU une résolution à laquelle les Etats-Unis avaient apposés leur veto en 2011, cherchant la « responsabilité » de la construction des implantations israéliennes en Cisjordanie.
Une version de la résolution exprime les « graves inquiétudes » sur la diminution des perspectives pour une solution à deux États et appelle Israël à cesser « immédiatement et complètement toutes les activités d’implantation dans les Territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem Est. »
Le texte exhorte également à « l’intensification et l’accélération du soutien et des efforts diplomatiques internationaux et régionaux visant à parvenir, sans délai, à la fin de l’occupation israélienne qui a commencé en 1967. »

En début de semaine, le ministre des Affaires étrangères de l’AP, Riyad al-Malki, a déclaré que les Palestiniens espéraient que le président américain Barack Obama, libéré des préoccupations de la réélection, brise le protocole américain et n’appose pas son veto à la résolution cette fois-ci.
Les Palestiniens ont depuis longtemps cherché à défendre leur cas aux Nations unies, où ils jouissent d’un large soutien. En 2012, l’Assemblée générale de l’ONU avait très largement accepté les Palestiniens en tant qu’Etat non membre, leur attribuant un statut amélioré qui leur a permis, entre autres, d’accuser Israël de crimes de guerre.
Alors qu’une résolution du Conseil de sécurité condamnant les implantations israéliennes ne changera probablement pas la situation sur le terrain, elle créerait un nouveau cadre juridique pour les négociations futures, et ajouterait encore un peu de pression sur les épaules du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son gouvernement.