Lapid cite 2 rabbins qui inspireraient les extrémistes de droite
Le sionisme religieux ne peut pas s’absoudre, selon le dirigeant de Yesh Atid, citant les rabbins Ginsburgh et Lior ; les extrémistes juifs ne sont « pas de mauvaises herbes. Ils ont poussé sur un sol bien cultivé. »
La droite religieuse israélienne ne peut plus s’absoudre elle-même de sa responsabilité des actions des radicaux qui ont grandi en son sein, et se trouve maintenant à un « carrefour critique » de sa gestion du phénomène, a déclaré samedi Yair Lapid, dirigeant du parti Yesh Atid.
« Je vois les tentatives de dire qu’ils sont de ‘mauvaises herbes’, a déclaré Lapid, faisant référence à l’expression hébraïque souvent utilisée par la droite pour décrire les extrémistes de droite. Malheureusement, ils ne sont pas de ‘mauvaises herbes’. Ils ont poussé sur un sol bien cultivé. »
Lapid, dont le parti centriste siège dans l’opposition, s’exprimait lors d’un évènement culturel à Mevasseret Zion, près de Jérusalem.
« Les gens s’étonnent aujourd’hui en se demandant ‘Comment cela nous est-il arrivé ?’, Où étiez-vous ? Vous ne savez pas ce que le rabbin (Yitschak) Ginsburgh raconte à ses étudiants ? Vous ne savez pas ce que le rabbin (Dov) Lior raconte à ses étudiants ? Le sionisme religieux ne peut pas se dissocier lui-même si facilement, en affirmant qu’il s’agit de marginaux isolés. »
Ginsburgh est un rabbin né aux Etats-Unis qui a été accusé de commentaires racistes, qui approuvent la violence contre les arabes. Dans le passé, il s’est exprimé en soutien à des actions du terroriste juif Baruch Goldstein, qui a assassiné 29 personnes et blessé plus d’une centaine dans le massacre du Tombeau des Patriarches en 1994.
Dov Lior a été impliqué dans la publication du texte de 2011 intitulé « Les rois de la Torah », qui discute des situations dans lesquelles il est possible pour les juifs de tuer des non juifs. Lior est aussi connu pour avoir dit que les juifs ne devaient pas louer de maison aux arabes.
Lapid a continué : « Où étiez-vous quand (des juifs radicaux) ont jeté des pierres sur les forces de sécurité à Beit El ? Est-ce qu’un seul d’entre eux s’est levé et a dit ‘Nous ne tolérerons pas ceci dans notre camp’ ? Maintenant ils parlent de mauvaises herbes. »
« Ce ne sont pas des mauvaises herbes. Ils ont un soutien idéologique, ils ont un soutien politique, et c’est un carrefour critique pour le sionisme religieux – comment vont-ils se comporter dans les prochains jours. »
La menace de l’extrémisme de droite a été au premier plan de l’agenda national récemment, alors que les autorités continuent d’enquêter sur les meurtres de la famille Dawabsha en juillet, probablement par des terroristes juifs.
Plusieurs suspects ont été détenus pour des suspicions d’implication dans l’attaque aux bombes incendiaires qui a tué trois membres de la famille, au milieu d’accusations de leurs amis et familles qu’ils sont « torturés » par les enquêteurs.
Pendant ce temps, des douzaines de soutiens des suspects de Duma ont été filmés plut tôt ce mois-ci saluant les assassinats et demandant plus de « revanche » alors qu’ils célébraient la mort de 3 Palestiniens dont un bébé de 18 mois, s’attirant les condamnations et l’aversion de la gauche et de la droite.
Le marié, ainsi que d’autres invités du mariage, serait ami avec des extrémistes juifs détenus en lien avec l’attaque.
Samedi également, la dirigeante du Meretz, Zahava Gal-on a appelé le procureur général Yehuda Weinstein à ouvrir une enquête sur les rabbins qui soutiendraient selon elle les extrémistes de droite.
A un évènement culturel à Neve Monson samedi, Gal-on a déclaré qu’ « un groupe religieux déterminé, qui célèbre la mort d’un bébé que leurs amis ont brûlé à mort, ne peut pas opérer sans leadership spirituel. »
Elle a ajouté : « Une enquête est nécessaire non seulement contre les jeunes hommes, mais également contre les rabbins qui les soutiennent et encouragent des actes de revanche. »
Vendredi, près de 50 rabbins religieux sionistes ont signé une lettre condamnant tous les actes de violence contre les arabes et exprimant leur soutien à l’agence de sécurité nationale du Shin Bet dans son enquête sur l’attaque aux bombes à incendie fatale de Duma.
« Nous condamnons et rejetons toutes les manifestations détestables de violence et de haine, comme les [attaques] ‘prix à payer’, dirigées contre les arabes, ont écrit les 47 dirigeants religieux, faisant référence aux attaques anti-arabes et au vandalisme. Nous jugeons que ces actions sont en contradiction totale avec la Torah d’Israël et les valeurs juives. »
Un ancien directeur des services de sécurité du Shin Bet a déclaré vendredi que la menace posée à Israël par un terrorisme « souterrain » d’extrémistes de droite religieux a atteint des niveaux sans précédent, et même pire qu’avant le meurtre du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995.
« Nous sommes arrivés à un stade plus grave qu’avant l’assassinat de Rabin », a déclaré Carmi Gillon, qui dirigeait l’agence quand Rabin a été assassiné, pendant un entretien avec la Deuxième chaîne vendredi soir.
Gillon a déclaré que les extrémistes de droite tels que ceux qui sont actuellement en détention pour leur implication présumée dans l’incendie de juillet à Duma forme un terrorisme « souterrain professionnel dans tous ses aspects. »