L’armée frappe des cibles du Hamas après des attaques aux ballons incendiaires
Lundi, 36 incendies ont été rapportés dans le sud de l'Etat juif ; 4 terroristes tués par l'explosion de la bombe qu'ils préparaient ; 4 nouveaux cas de coronavirus à Gaza

Les avions et les chars israéliens ont frappé des cibles du Hamas dans le sud de Gaza mardi matin, après que des groupes terroristes ont lancé des dizaines de ballons incendiaires en direction d’Israël, entraînant au moins 36 départs de feu dans les villes frontalières de l’enclave côtière.
L’armée israélienne a indiqué avoir frappé des postes militaires et des structures souterraines en réponse à ces attaques aux ballons.
Il n’y aurait pas eu de victimes.
Lundi, un haut-responsable du Hamas a déclaré à la chaîne Palestine Today que la recrudescence des violences continuerait jusqu’à la levée du blocus.
« C’est notre droit de rompre ce siège », a affirmé Ismail Radwan.
Israël et l’Egypte maintiennent un blocus sur Gaza depuis que le Hamas a écarté du pouvoir l’Autorité palestinienne dans la bande, en 2007, afin d’empêcher le groupe terroriste d’importer des armes qui lui permettraient d’agresser Israël et des matériaux qui serviraient à construire des fortifications et des tunnels souterrains. L’Etat juif renforce également fréquemment les restrictions en réponse aux violences menées depuis la bande.

Lundi également, quatre membres du Jihad islamique palestinien ont apparemment été tués accidentellement alors qu’ils fabriquaient une bombe.
Après des explosions survenues dans un bâtiment de l’aile militaire du Jihad islamique palestinien, situé dans le quartier de Shejaiya, dans le nord de Gaza Ville, les médias palestiniens avaient initialement attribué les déflagrations à des frappes israéliennes. Mais les médias israéliens, citant des responsables de la sécurité israéliens, ont démenti tout lien avec cet incident, affirmant qu’il semblait être lié à un « accident de travail ».
Le groupe terroriste a ensuite annoncé que quatre de ses combattants, Iyad Jamal al-Jidi, Muataz Amir al-Mubid, Yahya Fareed al-Mubid et Yaaqoub Zaydieh, étaient morts dans l’explosion au cours de « préparations visant à expulser l’entité criminelle de nos terres occupées ».
Ces derniers jours, l’armée a répondu aux dizaines de lancers de ballons incendiaires et de tirs de roquettes intermittents par des raids de représailles essentiellement nocturnes sur des cibles du Hamas dans la bande de Gaza, bombardant des infrastructures souterraines, des usines de production d’armes et des usines de ciment utilisées pour la fabrication des tunnels et des postes d’observation le long de la frontière.
La situation dans la bande de Gaza devrait devenir plus instable encore alors que le Hamas a annoncé lundi qu’il avait identifié quatre nouveaux cas de coronavirus, les premiers qui n’aient pas été détectés dans les centres de quatorzaine qui ont été installés le long de la frontière pour les nouveaux arrivants dans l’enclave côtière.

Sans certitudes sur la manière dont les quatre membres de cette famille ont pu être contaminés par le virus, le Hamas a annoncé un confinement de 48 heures dans l’enclave pour tenter d’identifier la source de l’épidémie et la contenir.
Les 36 sinistres entraînés par des attaques aux ballons incendiaires dans le sud d’Israël lundi sont venus s’ajouter aux 28 qui avaient eu lieu la veille et aux 35 départs de feu de samedi, selon le département chargé de la lutte contre les incendies.
Lundi matin, le ministre de la Défense, Benny Gantz, a menacé de renforcer les ripostes israéliennes en cas de poursuite des attaques aux ballons. Il y a eu, au sein de l’Etat juif, des centaines de feux entraînés par des ballons présumés lancés depuis Gaza au cours du dernier mois, ainsi que plus d’une dizaine d’attaques à la roquette et des tirs de sniper, ce qui a entraîné une escalade des tensions à la frontière.
« Les chefs du Hamas doivent le savoir : si des ballons explosent chez nous, les explosions, chez eux, seront toujours plus douloureuses », a commenté Gantz lors d’une visite effectuée dans le sud d’Israël, où il est allé analyser un système de défense antimissile du Dôme de fer.

Israël a aussi fermé son unique poste-frontière commercial avec la bande de Gaza, permettant uniquement l’entrée de produits alimentaires, de médicaments et de l’aide humanitaire. Israël a aussi fermé la zone de pêche qui entoure l’enclave côtière.
Lundi, une coalition de groupes terroristes de la bande de Gaza a menacé d’attaquer l’armée israélienne si l’interdiction posée sur la pêche – une industrie majeure de la bande – était maintenue.
« Nous ne permettrons pas à l’ennemi de se conduire de façon horrible vis-à-vis des pêcheurs, de porter atteinte à leurs revenus et de les voler, purement et simplement. Nous les défendrons et nous ferons en sorte de les protéger », a fait savoir la Salle des opérations conjointes.
Dans la matinée de lundi, le quotidien arabophone Asharq al-Awsat, basé à Londres, a annoncé que le chef du Commandement du sud, le général de division Herzi Halevi, se trouvait au Qatar cette semaine pour tenter de conclure un accord de cessez-le-feu avec le Hamas.
Selon le journal, Halevi a pris la tête d’une délégation pour Doha, qui a inclus un certain nombre d’autres hauts-responsables de l’armée, des services de sécurité du Shin Bet, du Mossad et du conseil de sécurité national. Ils ont travaillé sur les dispositions d’un accord de trêve qui pourrait être présenté aux dirigeants du Hamas au Qatar et notamment au chef du bureau politique de l’organisation, Ismail Haniyeh.
L’armée a refusé de commenter ces informations.
Le Hamas subit des pressions internationales fortes – de la part du Qatar, de l’Egypte et de l’envoyé de l’ONU, Nickolay Mladenov – pour mettre un terme à ses attaques, en plus de pressions exercées par l’opinion publique gazaouie qui, actuellement, ne bénéficie que de trois à quatre heures d’électricité par jour après l’arrêt des importations de carburant par l’Etat juif en réponse aux violences.
Cette recrudescence des violences le long de la frontière serait liée aux demandes de transfert de liquidités en provenance du Qatar au sein de l’enclave côtière où environ 60 % de la population est au chômage.
Judah Ari Gross and Aaron Boxerman ont contribué à cet article.