L’autobiographie de l’ex-otage Eli Sharabi bat le record de ventes d’un livre israélien
« Je l'ai écrit pour montrer qu'il est possible de choisir les cartes que l'on a en main, que l'on peut choisir la vie et vivre », a confié l'ex-otage du Hamas
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Lors d’une cérémonie en ligne pour recevoir le Golden Book Award, pour avoir avoir établi un nouveau record du livre israélien le plus vendu avec sa récente autobiographie, « Hostage », l’ex-otage Eli Sharabi a déclaré lundi que les livres et le langage pouvaient aider à survivre.
Sharabi, qui a été libéré des geôles du Hamas il y a de cela quatre mois, raconte comment il a été retenu captif pendant des mois avec Alon Ohel, Eliya Cohen et Or Levy, et comment ils ont appris à Cohen à parler anglais pendant ce temps grâce au seul et unique livre qu’ils avaient, à savoir un roman de l’auteur américain Leigh Bardugo.
« Nous avons appris l’anglais à Eliya et il a lu le livre plusieurs fois : il a appris l’anglais en captivité », explique Sharabi. « Cela montre à quel point notre survie comptait. »
Sharabi, 52 ans, a été enlevé chez lui dans le kibboutz Beeri, le 7 octobre 2023, lors du pogrom commis par le Hamas. Sa femme Lianne et ses filles Noiya, 16 ans, et Yahel, 13 ans, ont été assassinées. Son frère Yossi a lui aussi été kidnappé et assassiné par ses ravisseurs, qui détiennent toujours son corps.
Otage du Hamas pendant 491 jours, Sharabi a été libéré le 8 février dernier à la faveru d’un cessez-le-feu négocié par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis.
Publié par la maison d’édition Sella Meir, Hostage a été écrit en l’espace de deux mois : il est le premier ouvrage de mémoires publié par un ex-otage. Sharabi explique l’avoir écrit rapidement afin de raconter son histoire et d’aider ceux qui sont encore retenus en otage.
« Je l’ai écrit pour montrer qu’il est possible de choisir les cartes que l’on a en main, que l’on peut choisir la vie et vivre », poursuit Sharabi depuis Londres où son frère Sharon et lui sont bloqués depuis la guerre contre l’Iran et la fermeture de l’espace aérien israélien.
Sharabi indique avoir écrit ce livre pour parler de son expérience de la captivité et faire en sorte que les lecteurs comprennent ce que lui et d’autres otages ont vécu et ce qui est aujourd’hui encore le quotidien des derniers otages du Hamas, à commencer par Alon Ohel, 23 ans, seul parmi ses trois ex-compagnons à ne pas avoir été libéré.
« Je ne peux m’empêcher de penser à eux et de faire des choses pour eux, pour qu’ils reviennent, qu’ils reviennent vraiement », ajoute Sharabi.
Sharabi a remercié le public israélien d’avoir lu le livre, qui s’est vendu à 20 000 exemplaires en l’espace d’une seule une semaine, et qui sera traduit dans plusieurs langues afin d’atteindre le plus large public possible.
« Les livres, plus que les films, les séries télévisées ou les pièces de théâtre, sont capables de raconter dans le détail ce qui arrive », conclut Sharabi.