L’aviation israélienne frappe le Hezbollah après avoir essuyé des tirs
Tsahal annonce des frappes sur les positions des groupes terroristes libanais suite à un "incident sécuritaire" le long de la frontière et ordonne aux résidents de s'abriter
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

L’aviation israélienne a bombardé plusieurs postes d’observation du Hezbollah le long de la frontière nord d’Israël tôt ce mercredi après que des coups de feu ont été tirés depuis le Liban sur ses soldats, a déclaré l’armée.
Ce bombardement semble être la première frappe aérienne israélienne sur des cibles du Hezbollah à l’intérieur du Liban depuis 2006, et pourrait faire monter les tensions le long de la frontière.
L’annonce de l’armée israélienne est intervenue plusieurs heures après le signalement d’un « incident sécuritaire » le long de la frontière libanaise dans la nuit de mardi à dimanche. Tsahal avait alors ordonné aux habitants des environs de s’abriter dans leurs maisons.
« Concernant l’incident sécuritaire qui a eu lieu la nuit dernière à 22h40 dans la région de Manara, au cours d’une activité opérationnelle, les troupes de Tsahal ont essuyé des tirs depuis le territoire libanais », a déclaré l’armée dans un communiqué.
Aucune blessure n’a été signalée parmi les soldats de Tsahal, et il n’y a pas eu de rapports immédiats de victimes au Liban. Aucune réaction immédiate du Hezbollah n’est intervenue.
« En réponse aux tirs, les hélicoptères et les avions d’attaque de Tsahal ont frappé des cibles terroristes appartenant au groupe terroriste du Hezbollah », a déclaré Tsahal, ajoutant que parmi les cibles se trouvaient des postes d’observation du Hezbollah le long de la frontière.
Cela semblerait être la première fois que l’aviation israélienne a directement visé des sites du Hezbollah à l’intérieur du Liban le long de la frontière depuis la seconde guerre du Liban en 2006, bien que Tsahal ait tiré des obus d’artillerie et de char sur les positions du groupe terroriste au cours des 14 dernières années, en réponse aux attaques à la frontière.
Suite aux représailles de Tsahal, toutes les restrictions de sécurité ont été levées dans la zone, a déclaré l’armée.
Tsahal a déclaré considérer le gouvernement libanais comme « responsable de ce qui se déroule sur son territoire ».
« Nous considérons cela comme un événement très grave. Tsahal continuera à maintenir un niveau élevé de vigilance et à assurer la souveraineté d’Israël et la sécurité des résidents autant que nécessaire », a déclaré l’armée.
Auparavant, Tsahal avait tiré des dizaines de fusées éclairantes au nord de la Galilée, alors que l’armée fouillait la zone pour s’assurer que personne n’avait franchi la frontière après le retentissement de coups de feu à son avant-poste situé près de la localité de Manara.
Les médias libanais ont rapporté que de nombreux avions israéliens survolaient la zone frontalière.
Les résidents des localités de Manara, Yiftach, Margaliot, Misgav Am et Malkia ont tous reçu l’ordre de rester à l’intérieur et de se préparer à entrer dans un abri anti-bombe ou dans une autre zone protégée à tout moment et d’y rester pendant 10 minutes.
L’armée a également mis en place des barrages routiers sur de nombreuses routes de la région.
« Vous continuerez à recevoir des mises à jour sur les instructions qui sont communiquées aux médias et à écouter les ordres des forces de sécurité et des troupes de Tsahal qui opèrent dans la zone », avait déclaré l’armée aux habitants.
The IDF fired light bombs at Zaura at the foot of the Golan Heights, in the airspace in the area of Mays al-Jabal in southern #Lebanon. Following a security incident pic.twitter.com/nU8wEaYT39
— ????H&A???? (@HanneyAngel) August 25, 2020
Les médias libanais ont rapporté qu’un certain nombre de fusées éclairantes tirées par l’armée israélienne ont déclenché de petits incendies près de la frontière.
Plusieurs obus pyrotechniques non explosés ont également atterri à l’intérieur des communautés libanaises le long de la frontière. Aucun blessé n’a été signalé.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui était en vacances avec sa famille à Safed, non loin de là, et le ministre de la Défense Benny Gantz ont reçu des briefings de l’armée sur l’incident, ont indiqué leurs bureaux.
L’incident s’est produit dans un contexte de tensions persistantes le long de la frontière libanaise, après que le groupe terroriste Hezbollah a juré de venger un de ses combattants qui a été tué en dehors de Damas lors d’un raid aérien le 20 juillet, attribué à Israël.
Après s’être préparé à des représailles du Hezbollah sur de nouvelles troupes déployées le long de la frontière, Tsahal avait commencé à réduire ses renforts suite à l’explosion massive du port de Beyrouth au début du mois. L’armée pensait que le groupe terroriste – un acteur majeur de la politique libanaise – se focaliserait sur les questions intérieures libanaises, plutôt que de se venger d’Israël, bien que le Hezbollah ait maintenu que ses représailles étaient encore à venir.
L’ “incident sécuritaire” de mardi soir s’est produit exactement un an après l’élimination par l’armée israélienne de deux membres du Hezbollah lors d’une attaque aérienne sur une installation contrôlée par l’Iran en Syrie qui, selon l’armée, était utilisée pour lancer des attaques sur Israël au moyen de drones chargés d’explosifs.
En réaction à la mort des deux agents du Hezbollah, le groupe terroriste avait mené une attaque de missiles antichars guidés sur des cibles militaires israéliennes une semaine plus tard. Un missile a manqué de peu une ambulance blindée de l’armée israélienne qui transportait cinq soldats.