« Le bloc du changement » se réunira dimanche ; Yamina plus confiant
Le Premier ministre désigné Bennett rencontre des membres de son parti pour contrer la pression du Likud pour qu’ils fassent defection
Vendredi, le Premier ministre désigné Naftali Bennett a accueilli des membres de son parti Yamina dans sa maison de Raanana, dans le cadre des efforts visant à consolider le soutien de tous les députés du parti à la « coalition du changement » en train d’émerger, qui inclut la gauche, dans le contexte des efforts accrus du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour recruter d’éventuels transfuges.
Vendredi également, Bennett et le chef du parti Yesh Atid, Yair Lapid, ont convoqué pour dimanche soir la première réunion des chefs de toutes les factions du « gouvernement du changement » qui émerge.
Lorsque la réunion de Yamina s’est terminée, le député Yamina Abir Kara a déclaré qu’elle s’était « bien passée ». Il s’est dit convaincu que Bennett avait réussi à éviter toute défection potentielle du parti – notamment celle du député Nir Orbach, qu’on pensait très hésitant – et pourrait même réussir à ramener dans le giron le député rebelle Amichai Chikli, qui a juré de s’opposer au gouvernement proposé.
« Bennett a réussi à rassembler tout le monde autour de lui. Peut-être qu’on peut ravoir Chikli. Je pense qu’il vaudrait mieux qu’il vienne avec nous, parce qu’il est un autre homme fort de la droite, qui peut nous donner plus d’influence et de poids, en étant du côté de ceux qui agissent », a déclaré Kara.
La Douzième chaîne a rapporté vendredi qu’Orbach annoncera ses intentions en début de semaine.
La réunion a eu lieu après que des manifestants se sont rassemblés devant les domiciles de la numéro 2 de Yamina Ayelet Shaked et d’Orbach, dans une campagne qui aurait été orchestrée par le Premier ministre sortant Netanyahu pour les convaincre de quitter le « gouvernement du changement ».
Des centaines de personnes ont participé à des rassemblements devant leurs maisons jeudi soir, le lendemain de la déclaration officielle du chef du parti Yesh Atid, Yair Lapid, annonçant qu’il pouvait former un gouvernement. Si un tel gouvernement était formé, il mettrait fin au mandat de 12 années consécutives du Premier ministre et reléguerait dans l’opposition son parti, le Likud, et ses factions alliées.
Vendredi, des contre-manifestants se sont également présentés pour soutenir la nouvelle coalition – qui sera d’abord dirigée par Bennett puis, à partir de septembre 2023, par Lapid – brandissant une banderole indiquant : « Oui à un gouvernement du changement ».
Le Likud a poursuivi sa pression publique vendredi.
« Je suis sûr que Netanyahu manquera à tous les citoyens israéliens, à gauche comme à droite, tout comme son leadership et ses actions incroyables qui ont maintenu la sécurité d’Israël », a déclaré le député Likud Miki Zohar à Radio 103FM.
Le président de la Knesset, Yariv Levin, a publiquement exigé que Lapid et Bennett publient immédiatement le texte intégral des accords de coalition, qui n’ont pas été publiés car les négociations devraient se poursuivre jusqu’à ce qu’ils prêtent serment.
Les partis Yesh Atid et Yamina ont rejeté sa demande, annonçant dans une déclaration commune que les accords seraient rendus publics une fois finalisés et signés.
Le Likud a rétorqué avec un tweet : « Que voulez-vous dire par ‘après qu’ils ont été signés’ ? Vous avez signé. Arrêtez de mentir au public. »
Les accords de coalition ne doivent être publiés dans leur intégralité qu’une fois soumis à la Knesset.
Selon les accords de coalition encore non officiels, Lapid et Bennett auraient accepté d’autoriser d’autres partis à rejoindre la coalition après qu’ils auront prêté serment, sans que cela nécessite l’approbation de tous les partis de la coalition, l’objectif de Bennett étant d’obtenir l’adhésion de l’un des partis ultra-orthodoxes, a rapporté vendredi le journal Yedioth Ahronoth.
Dans leur déclaration, Yesh Atid et Yamina ont également appelé Levin à convoquer immédiatement la Knesset en assemblée plénière pour permettre l’approbation du nouveau gouvernement.
Jeudi matin, les partis du « bloc du changement » ont soumis 61 signatures, réclamant un vote pour un nouveau président de la Knesset en début de semaine prochaine. Cette stratégie avait pour but d’empêcher Levin de retarder le vote de confiance dans le nouveau gouvernement et de garantir qu’il ait lieu la semaine prochaine, plutôt que la semaine suivante.
Orbach avait vraisemblablement remis sa signature aux dirigeants de son parti, mais jeudi, il a rapidement retiré son soutien. La Liste arabe unie à majorité arabe, qui ne fait pas partie de la coalition, a ensuite soutenu cet effort en ralliant ses six voix à la proposition.
Mais Yamina et Yesh Atid se sont rapidement distanciés du soutien de la Liste arabe unie, affirmant qu’elle n’avait pas été sollicitée. Bien que le parti islamiste Raam fasse partie de la nouvelle coalition, la Liste arabe unie est considérée comme moins acceptable pour de nombreux membres de droite du bloc.
Yamina a ensuite annoncé qu’ils ne voteraient pour remplacer le président de la Knesset qu’après que le gouvernement aura lui-même été approuvé.
En tant que président de la Knesset, Levin peut légalement retarder le vote d’approbation du nouveau gouvernement d’une semaine ou plus, ce qui donnerait plus de temps au Likud de Netanyahu pour essayer de recruter les mécontents des partis de droite de la coalition.
Dimanche après-midi, le Likud convoquera une réunion, alors que les partis du « bloc du changement » envisageront d’évincer Netanyahu et d’établir un nouveau gouvernement.