Le cinéma israélien aux marges du Festival de Cannes
Si aucun de ses représentants ne figure dans la sélection officielle, Israël a placé plusieurs films dans les autres catégories du festival

Le Festival de Cannes, qui aura lieu du 14 au 25 mai, a révélé sa sélection officielle. Celle du moment en tout cas, car les ajouts de dernière minute sont monnaie courante (ce qui fait le charme de l’événement).
Malheureusement, aucun film israélien ne fait partie des candidats à la Palme d’Or. Toutefois, plusieurs des 18 longs-métrages en compétition ont été réalisés par des cinéastes juifs.
Le Britannique Mike Leigh présente « Mr. Turner », un biopic du peintre J.M.W. Turner avec Timothy Spall dans le rôle principal.
Le réalisateur canadien David Cronenberg revient lui à Cannes avec « Map to the Stars », portant un regard cynique sur Hollywood. Le film « Foxcatcher » de Bennet Miller a pour sujet la vie tragique du lutteur olympique Dave Schultz et réunit Mark Ruffalo et Steve Carell à l’écran.
Olivier Assayas, un réalisateur français d’origine juive, fait son retour au festival avec « Sils Maria », un drame dans lequel jouent notamment Juliette Binoche, Kristen Stewart et Chloe G. Moretz.
Michel Hazanavicius, un autre Français juif, dont le dernier long-métrage « The Artist » a remporté l’Oscar du meilleur film en 2012, présente « The Search », qui se déroule en Tchétchénie et où sa femme Bérénice Béjo tient le rôle principal.

Cannes, le festival le plus exhaustif et le plus éreintant de l’année, ne se contentera pas de la sélection officielle. Il existe en effet de nombreuses autres sections, où le cinéma israélien est mieux représenté.
Dans la catégorie « Un Certain Regard », la réalisatrice Keren Yedaya, qui a remporté la Caméra d’Or en 2004 avec « Mon Trésor », fait son retour avec « Loin de son absence », l’histoire d’une relation incestueuse entre un homme de 60 ans et sa fille de 20 ans.
Deux films israéliens concourent dans « La Semaine de la critique ». Shira Geffen, co-réalisatrice (avec son mari Etgar Keret) du film « Les Méduses », encensé par la critique, défend son premier long-métrage réalisé en solitaire, « Self Made ».
Il s’agit de l’histoire d’une femme israélienne et d’une femme palestinienne qui
« échangent leurs vies » à un point de passage.
Dans la même catégorie, mais hors-compétition (comme je vous le disais, les choses sont compliquées), on retrouve
« L’Institutrice » de Nadiv Lapid, qui s’était fait remarquer avec « Le Policier », un drame palpitant autour de la lutte des classes en Israël. Les détails du nouveau film de Lapid n’ont filtré qu’au compte-gouttes.
Dans la dernière grande section, « La Quinzaine des réalisateurs », parallèle au Festival, deux films israéliens sont en compétition. Le premier est « Gett, le procès de Viviane Amsalem », un drame sur la lutte interminable d’une femme pour obtenir le divorce, écrit et réalisé par Ronit et Shlomi Elkabetz – [question de société qui s’avère être fréquemment soulevée par la sphère politique en raison des difficultés pour obtenir l’acte de divorce par des hommes qui refusent de le donner].
« Next to her » d’Asaf Korman raconte l’histoire d’une jeune femme de 27 ans qui s’occupe de sa sœur handicapée de 22 ans.
Finalement, dans la section « Cinéfondation », où sont sélectionnés des courts et moyens métrages présentés par des écoles de cinéma du monde entier, figure « The Visit » d’Inbar Horesh, de l’école Minshar for Art à Tel Aviv.
Au final, Israël s’en tire pas si mal.
Et pour que le tableau soit vraiment complet, la sélection officielle comprend aussi les dernières œuvres d’antisionistes notoires, dont le talentueux réalisateur britannique Ken Loach et l’enfant terrible de la Nouvelle Vague, le Franco-Suisse Jean-Luc Godard.
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