Le CIO « préoccupé » par les deux forfaits pour éviter un judoka israélien
James Macleod, directeur de la solidarité du Comité international olympique, assure que l'institution "adoptera une position stricte" sur les violations de la charte olympique
Un représentant du Comité international olympique a déclaré mardi qu’il « surveillait » les informations selon lesquelles deux judokas ont déclaré forfait pour leur match plutôt que d’affronter un adversaire israélien, et a promis de « prendre toutes les mesures nécessaires » à l’encontre des athlètes.
Le Soudanais Mohamed Abdalrasool ne s’est pas présenté lundi à son combat prévu contre le judoka israélien Tohar Butbul dans la catégorie des 73 kg, sans en donner la raison. Samedi, le judoka algérien Fethi Nourine s’était retiré de la compétition pour éviter d’affronter Butbul, invoquant son soutien à la cause palestinienne.
« Il est évident que le CIO est toujours préoccupé par ces cas et qu’il les suit de très près », a déclaré James Macleod, directeur de la solidarité du Comité international olympique, lors d’un point presse à Tokyo mardi. « Il est clair que s’il y a des infractions flagrantes à la charte olympique, le CIO prendra toutes les mesures nécessaires à cet égard. »
Macleod a noté que Nourine et son entraîneur, Amar Benikhlef, s’étaient vus retirer leur accréditation olympique samedi et avaient été renvoyés chez eux.
« Dans le cas de l’athlète et de l’entraîneur algériens, le Comité national olympique a pris des mesures immédiates, très rapides, pour exclure l’athlète et l’entraîneur de l’équipe et les renvoyer chez eux », a-t-il déclaré.
S’adressant à une chaîne de télévision algérienne jeudi dernier, Nourine a déclaré que son soutien politique à la cause palestinienne l’empêchait de concourir contre un Israélien.
« Nous avons travaillé dur pour atteindre les Jeux olympiques… mais la cause palestinienne est plus grande que tout cela », a-t-il déclaré, ajoutant que sa décision était « définitive ».
Le comité exécutif de la Fédération internationale de judo a temporairement suspendu Nourine et Benikhlef. En réponse, le Comité olympique algérien a retiré leur accréditation, et d’autres sanctions sont attendues.
La Fédération internationale de judo (FIJ) a déclaré que la position de Nourine était « en totale opposition avec la philosophie de la Fédération internationale de judo », ajoutant que la FIJ « avait une politique stricte de non-discrimination, promouvant la solidarité comme un principe clé, renforcé par les valeurs du judo ».
Interrogé par les journalistes sur le comportement des athlètes algérien et soudanais – ainsi que sur un schéma similaire dans le passé de la part de concurrents iraniens et égyptiens –, Macleod a déclaré que le CIO prenait chaque incident au sérieux.
« Le CIO examine chaque cas qui lui est soumis », a-t-il déclaré mardi. « Nous enquêterons sur tout ce qui nous est signalé, même par des tiers. Nous travaillerons avec les comités olympiques nationaux concernés, les fédérations internationales, etc, pour y répondre au cas par cas. »
Le responsable du CIO a ajouté que l’organisation olympique « avait été très claire sur le fait que la non-discrimination, l’autonomie – tous ces principes qui figurent dans la charte olympique – sont des choses devant lesquelles nous ne flancherons pas et nous adopterons une position stricte sur tous ces points ».
Lors des Jeux de 2016, le judoka égyptien Islam El Shahaby a quitté les JO, quelques heures seulement après avoir refusé de serrer la main de son rival israélien victorieux, Or Sasson, au premier tour de la compétition masculine des plus de 100 kg aux Jeux olympiques de Rio.
Les judokas iraniens ont également été critiqués pour avoir refusé de se mesurer à leurs homologues israéliens.
En avril, la Fédération internationale de judo a prononcé une interdiction de quatre ans à l’encontre de la Fédération iranienne de judo en raison des exigences de Téhéran selon lesquelles ses athlètes devaient refuser d’affronter des adversaires israéliens.
L’interdiction a été antidatée pour commencer en septembre 2019, lorsque le judoka Saeid Mollaei a quitté l’équipe iranienne lors du championnat du monde à Tokyo, révélant qu’on lui avait ordonné de perdre des matchs et de se retirer des compétitions pour éviter d’affronter des Israéliens.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.