Le Conseil de coopération du Golfe écrit à Blinken après les propos de Smotrich
"Il n'y a pas de Palestiniens car il n'y a pas de peuple palestinien", avait entre autres déclaré le ministre d'extrême droite
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a indiqué dans un communiqué dimanche avoir envoyé une lettre au chef de la diplomatie américaine pour dénoncer des propos du ministre des Finances israélien niant l’existence des Palestiniens comme individus et comme peuple.
« Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien », avait entre autres déclaré le ministre Bezalel Smotrich, en visite privée à Paris, citant les propos de Jacques Kupfer, militant sioniste franco-israélien, lors d’une cérémonie à sa mémoire le 19 mars.
Dans un courrier adressé au secrétaire d’État américain, Antony Blinken, les ministres des Affaires étrangères des six pays arabes membres du CCG ont appelé Washington à « assumer ses responsabilités, en répondant à toutes les mesures et déclarations visant le peuple palestinien » et à « jouer son rôle pour parvenir à une solution juste, globale et durable » au conflit israélo-palestinien, selon le communiqué.
Le département d’Etat avait jugé « offensants » et « dangereux » les propos du ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich, membre du nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Les Emirats arabes unis, l’un des deux membres du CCG, avec Bahreïn, à avoir normalisé les relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les Etats-Unis en 2020, ont « fermement » condamné dimanche ces propos.
« Les Emirats rejettent toutes les pratiques qui violent les résolutions basées sur les lois internationales et menacent d’exacerber l’escalade et l’instabilité dans la région », a affirmé le ministère émirati des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’Arabie saoudite, chef de file du CCG, a également dénoncé, dans un communiqué, la « poursuite des violations criantes commises par les forces d’occupation », après la publication d’informations faisant état du lancement par les autorités israéliennes d’appels d’offres pour la construction de nouvelles implantations dans les territoires palestiniens.
Le royaume, qui conditionne la normalisation des relations avec Israël à l’établissement d’un Etat palestinien, a appelé la communauté internationale à mettre fin « aux mesures provocatrices qui entravent le chemin vers une solution politique », selon le communiqué.
Les chefs de la diplomatie saoudienne, qatarie, émiratie, bahreïnie, koweïtienne et omanaise, réunis cette semaine à Ryad, ont également dénoncé des propos tenus par ce même ministre fin février.
Le 26 février, deux jeunes frères israéliens avaient été tués par balles dans leur voiture alors qu’ils traversaient Huwara en voiture, localité palestinienne du nord de la Cisjordanie. En représailles, des résidents d’implantations avaient attaqué Huwara, incendiant des dizaines de bâtiments et de voitures.
« Je pense que Huwara devrait être anéantie », avait alors déclaré le ministre Smotrich, chef du parti HaTsionout HaDatit, avant de se rétracter face au tollé international provoqué par ses propos.
Le CCG comprend les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis en 2020.
Mais l’Arabie saoudite, chef de file de l’organisation, conditionne la normalisation avec Israël à la création d’un Etat palestinien.
Le conflit israélo-palestinien semble emporté dans une nouvelle spirale de violence depuis le début de l’année.