Le conseiller aux affaires arabes de Trump rencontre un leader pro-implantations
L'entretien entre Massad Boulos et Yossi Dagan a été apparemment organisé dans le cadre d'une tentative plus large qui a visé à séduire la droite israélienne
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

WASHINGTON – Massad Boulos, le conseiller aux affaires arabes et du Moyen-Orient du président américain Donald Trump, a rencontré un leader du mouvement pro-implantations, ce week-end – une rencontre qui a été apparemment organisée dans le cadre d’une tentative plus large qui a visé à redorer son image auprès de la droite israélienne.
Boulos avait été l’une des premières personnalités nommées par Trump après son élection. Un geste de reconnaissance de la part du président américain après le rôle déterminant joué par l’homme d’affaires, né au Liban, dans le ralliement des Américains d’origine arabe à la candidature du républicain pendant la campagne présidentielle.
Les antécédents de Boulos ont pu susciter l’inquiétude de l’extrême droite israélienne – qui a également attiré l’attention sur les propos qu’il avait tenus en soutien au plan de paix qui avait été avancé par Trump en 2020 et qui envisageait la création d’un État palestinien, qui n’était toutefois pas contigu et qui ne jouissait pas d’une souveraineté réelle.
Lors d’une réunion, la semaine dernière, avec les dirigeants d’un think-tank israélien, Boulos aurait affirmé que ses opinions sur Israël avaient été mal comprises et qu’il soutenait profondément la sécurité de l’État juif ainsi que le plan de reprise de Gaza actuellement avancé par Trump.
Au cours du week-end, Boulos s’est également entretenu avec le président du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan, qu’il a appelé « le gouverneur de Samarie ».
« C’est un grand plaisir et un honneur de vous avoir rencontré. Je voudrais transmettre par votre intermédiaire mes remerciements les plus sincères aux habitants de la Samarie et à nos frères et sœurs de la région – en Israël, au Liban et dans toute la région » dit Boulos dans une vidéo qui a été postée par Dagan, l’un des dirigeants du mouvement pro-implantation israélien les plus intransigeants de Cisjordanie.
« Nous attendons la paix avec impatience et nous visons la paix. Par la grâce de Dieu, nous y parviendrons bientôt, je l’espère », ajoute le conseiller américain, dont le fils Michael est marié à Tiffany, la fille de Trump, sur les images.
« Dieu nous a envoyés pour travailler ensemble », lui répond Dagan.
Malgré son titre, Boulos n’a qu’une implication limitée dans la politique de l’administration au Moyen-Orient, selon des sources proches du dossier. Même le dossier du Liban a été confié à l’envoyé adjoint pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, et non à Boulos, qui est né dans ce pays et qui y entretient des liens avec diverses factions politiques.
Dans la journée, le site d’information Semafor avait signalé que Trump s’apprêtait à nommer Boulos au poste d’envoyé spécial pour la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est.