Le Crif s’émeut de propos de Macron en Conseil des ministres sur la création d’Israël
Selon des propos rapportés par des participants au Conseil des ministres, mardi, Emmanuel Macron a estimé que Benjamin Netanyahu ne devait pas "s'affranchir des décisions de l'ONU"
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s’est ému mardi soir de propos attribués au président Emmanuel Macron en Conseil des ministres sur le rôle de l’ONU dans la création de l’État d’Israël.
« Les propos attribués au président de la République, s’ils sont confirmés, sont une faute à la fois historique et politique », a écrit Yonathan Arfi dans un message sur X.
Les propos attribués au Président de la République, s'ils sont confirmés, sont une faute à la fois historique et politique.
Laisser penser que la création de l'Etat d'Israël est le fruit d'une décision politique de l'ONU, c'est méconnaître à la fois l'histoire centenaire du…
— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) October 15, 2024
Selon des propos rapportés par des participants au Conseil des ministres, mardi, Emmanuel Macron a estimé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne devait pas « s’affranchir des décisions de l’ONU », en soulignant que c’est une « décision de l’ONU » qui a « créé » l’État d’Israël. Une référence à la résolution 181 adoptée en novembre 1947 par l’Assemblée générale des Nations unies, prévoyant le partage de la Palestine en un État juif et un État arabe.
« Ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France », lui avait répondu Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
« Laisser penser que la création de l’État d’Israël est le fruit d’une décision politique de l’ONU, c’est méconnaître à la fois l’histoire centenaire du sionisme » et « le sacrifice de milliers d’entre eux pour établir l’État d’Israël », déclare le président du Crif dans son texte.
« À l’heure où l’antisémitisme se nourrit de l’antisionisme, ces propos renforcent dangereusement le camp de ceux qui contestent la légitimité du droit à l’existence d’Israël », a ajouté M. Arfi, en souhaitant que, « au-delà de ces propos regrettables, l’amitié entre la France et Israël continuera, je l’espère, à l’emporter ».
La députée Caroline Yadan, du camp présidentiel, a elle aussi vivement condamné ces propos présumés d’Emmanuel Macron, les qualifiant « d’indignes » s’ils sont confirmés et se disant « scandalisée par tant d’inconséquence, de capitulation et d’absence de hauteur de vue ».
Je le dis ici très nettement : cette phrase, apparemment prononcée en Conseil des Ministres, si elle est confirmée, est indigne.
Le lien du Peuple Juif à la terre d'Israël n'a pas eu besoin de l'ONU pour exister, le sionisme est un rêve plusieurs fois millénaires et réduire… pic.twitter.com/A31MDIfxLI
— Caroline Yadan (@CarolineYADAN) October 15, 2024