Le fragment de céramique portant le nom de Darius n’est pas authentique – IAA
Les autorités sont revenues sur leur première analyse, estimant que le fragment, conçu pour enseigner les techniques de gravure à des élèves, a été perdu sur le site archéologique

L’Autorité des antiquités d’Israël a déclaré vendredi que le fragment revêtu du nom du roi perse Darius le Grand, annoncé cette semaine en grande pompe, n’était « pas authentique ».
Mercredi, l’Autorité avait déclaré que le fragment trouvé par un randonneur dans la région des basses terres de Judée, en Israël, était la toute première inscription portant le nom de Darius I découverte en Israël.
Le roi Assuérus serait l’A’hachvéroch biblique de l’histoire de Pourim, que les Juifs célébreront la semaine prochaine.
Les organisations archéologiques d’Israël aiment annoncer des découvertes liées aux fêtes juives au moment de leur célébration.
La découverte avait eu lieu sur le site de l’ancienne ville de Lakish, ville prospère et centre administratif de toute première importance il y a de celà 2 500 ans.
On a cru que l’inscription, sur le fragment, était une sorte de reçu pour des marchandises reçues ou expédiées.
La céramique est en effet revêtue d’une inscription en araméen disant « Année 24 de Darius », ce qui le situe en 498 avant notre ère.
Mais ce vendredi, l’IAA a déclaré avoir été contactée par une experte, membre d’une expédition de fouilles en août dernier, qui l’a informée avoir créé le fragment « pour montrer à des étudiants comment se faisaient les inscriptions à l’époque ».
« Elle a laissé le fragment sur place. Elle a été interrogée et a déclaré avoir agi sans volonté de mal faire », précise le communiqué.
« L’IAA assume l’entière responsabilité de cet événement malheureux », a déclaré le professeur Gideon Avni, scientifique en chef de l’autorité des antiquités, qui a noté que la pièce avait été examinée par deux chercheurs de tout premier plan.

En tant qu’institution qui aspire à la vérité scientifique, nous nous engageons à corriger l’erreur qui a été commise et à la faire connaître au public », a-t-il déclaré.
« En termes de pratiques éthiques et scientifiques, nous considérons qu’il s’agit d’un événement très grave. Le fait de laisser le tesson fraîchement gravé sur le site a été une négligence et a conduit à l’erreur commise par les chercheurs et à la déformation de la vérité scientifique », a déclaré Avni.
« Cela prouve une fois de plus que seules les découvertes faites dans le cadre de fouilles archéologiques contrôlées doivent être considérées comme authentiques à 100 %. Toutes les autres découvertes devraient soulever des questions quant à leur authenticité », a-t-il ajouté.
Avni a déclaré que l’incident mettait en lumière le problème de l’identification de nouvelles inscriptions sur des découvertes anciennes et a ajouté que l’incident « rafraîchira les procédures et politiques appropriées avec toutes les expéditions étrangères travaillant dans le pays. »
Darius Ier régna de 522 à 486 avant notre ère, période au cours de laquelle l’Empire perse achéménide se développa rapidement pour englober une grande partie du monde antique.
Mais aucune preuve écrite du règne de Darius n’a encore été trouvée en Israël.