Le garde qui a tué un manifestant à Kafr Qassem relâché
Parmi les milliers de personnes qui ont assisté aux funérailles, un député de la Liste arabe unie, qui critique les discriminations anti-arabes
La police a indiqué que le garde de sécurité qui a tué un manifestant arabe à Kafr Qassem a agi en accord avec la loi lorsqu’il a ouvert le feu durant une émeute devant le commissariat de police.
Le garde non-identifié a été interrogé par la police pendant plusieurs heures cet après-midi où il a donné sa version des faits qui ont mené à la mort de Mohammed Taha, 27 ans.
Il a déclaré à la police qu’avec les autres gardes, ils ont ouvert le feu sur les protestants parce qu’ils craignaient pour leur vie et qu’ils n’avaient pas d’autre choix.
La police a déterminé qu’il avait agi conformément aux instructions et l’ont relâché.
Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de Mohammed Taha, le manifestant tué ce matin à Kfar Qassem.
Le député Jamal Zahalka de la Liste arabe unie, a déclaré que le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan et le chef de la police Roni Alsheich n’ont pas réussi à maîtriser le taux de criminalité en hausse dans les pays arabes. Il était présent à l’enterrement.
« La police abandonne les citoyens arabes aux gangs d’organisations criminelles, et il n’y a plus d’état de droit », a déclaré Zahalka dans un communiqué.
Le député affirmé qu’Israël a réussi à contrôler le crime organisé dans les villes à majorité juive, ce qui fait que les villes et villages arabes sont plus vulnérables aux activités criminelles.
« Les villes arabes souffrent de sévères discriminations, avec un taux de criminalité de 50 % dans la société arabe, et la police n’alloue que 5 % de son budget global pour lutter contre la criminalité dans les communautés arabes », a-t-il dit, ajoutant que cela explique les disparités conséquentes.
Les résidents de Kafr Qassem ont déclaré que la mort de Taha est « un meurtre cruel ».
« C’est un meurtre cruel, l’assassinat d’une personne sans raison », a déclaré un résident non-identifié au site d’information Ynet.
« Nous sommes révoltés par le meurtre de ce martyr héroïque qui a été tué alors qu’il ne mettait pas en danger la vie des policiers, et ceux qui prétendent le contraire se trompent », a ajouté un second. « Ils cherchent juste à fuir leurs responsabilités, parce qu’ils savent qu’ils ont commis une grave erreur. »
« Nous ne voulons pas de la police dans notre ville, parce qu’au lieu de mettre un terme à la violence et au crime, ils contribuent aux meurtres », a déclaré Mustafa Sarsour. « La police nous humilie au lieu de nous servir. »
« Nous en avons marre, nous ne nous ne sentons pas en sécurité, nos vies ne sont pas en danger », a ajouté Sarsour.