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Kafr Qassem : Des leaders arabes et le père de la victime accusent la police de ‘meurtre’

Après un mouvement de protestation violent à Kafr Qassem, les élus arabes, furieux, appellent à la grève, expliquant que la police a négligé la lutte contre le crime dans les villes arabes

Les forces de police à  Qafr Kassem le 6 juin 2017 (Autorisation)
Les forces de police à Qafr Kassem le 6 juin 2017 (Autorisation)

Les leaders arabes ont annoncé mardi l’état d’urgence après le meurtre d’un manifestant au cours d’émeutes déclenchées dans une ville arabe israélienne, affirmant que la mort de Mohammed Taha a été un « homicide de la part de la police ».

La Haute Commission de suivi pour les citoyens arabes d’Israël a annoncé une journée de deuil et reproché au gouvernement les événements qui se sont déroulés à Kafr Qassem pendant la nuit. La Commission a indiqué qu’une grève nationale dans le secteur arabe était attendue mercredi avec des manifestations à travers tout le pays.

Taha a été tué lorsque des gardes ont ouvert le feu sur des émeutiers présents aux abords d’un commissariat de police dans la ville arabe israélienne. La police a fait savoir que le mouvement de protestation, causé par l’arrestation d’un homme local, était devenue rapidement violent, des voitures de police ayant été incendiées et les agents ayant essuyé des jets de pierre.

L’incident survient dans un contexte de tensions croissantes entre la police et les locaux, qui déplorent une mauvaise application de la loi dans cette ville située au centre d’Israël.

Le père de Taha, Mahmoud, a accusé la police de meurtre.

« Tous ceux qui étaient là témoigneront du fait qu’il ne présentait pas de danger pour l’homme qui l’a assassiné », a déclaré Taha dans les commentaires relayés par le site d’information Ynet. « Et s’il avait posé un danger, ils lui auraient tiré dans la jambe – pas trois balles dans la tête. Dans la tête, il s’agit d’un meurtre. »

Ahmad Taha, 27 ans, tué par un agent de police durant une émeute à Kaffer Qassem le 6 juin 2017 (Autorisation)
Ahmad Taha, 27 ans, tué par un agent de police durant une émeute à Kaffer Qassem le 6 juin 2017 (Autorisation)

Les responsables ont annoncé qu’une enquête avait été ouverte sur la mort de Taha, âgé de 27 ans, qui a reçu des balles tirées par un gardien de sécurité qui protégeait le commissariat. Sa mort a été prononcée après qu’il a été emmené à l’hôpital Beilinson, dans la ville voisine de Petah Tikva.

La police a indiqué que les premières conclusions de l’enquête avaient montré que le garde avait tiré parce qu’il craignait pour sa vie.

Le père de Taha a accusé la police « d’avoir la gâchette facile, en particulier contre les Arabes… J’espère que Dieu punira [le gardien]. Mon fils est la victime de la haine policière. [Ils] sont un danger pour les Arabes ».

« Ils ont détruit nos vies et j’espère que Dieu détruira la leur ».

Au moins deux policiers auraient été légèrement blessés dans la manifestation violente.

Le mouvement de protestation a commencé alors que les habitants de cette ville du centre d’Israël s’étaient rassemblés aux abords d’un commissariat de police pour protester contre l’arrestation d’un homme local, ajoutant à des tensions déjà élevées entre la police et les résidents ces dernières semaines.

Les habitants de Kafr Qassem ont critiqué l’incapacité de la police à réprimer les crimes dans la ville – où de multiples meurtres ont eu lieu ces derniers mois – et ils ont établi une garde de défense civile, un mouvement auquel les autorités se sont opposées, a rapporté Haaretz.

La police a fait savoir que les agents affectés à un point de contrôle et vérifiant les autorisations avaient tenté d’arrêter un habitant de la ville à 23 heures 30 lundi, après avoir constaté qu’il était recherché dans le cadre d’une enquête.

Les locaux ont expliqué que cet homme était un gardien de sécurité privé qui avait été embauché par les résidents en raison précisément de l’incapacité apparente de la police de protéger la population face à des crimes violents. Le maire de Kafr Qassem, Adel Badir, a accusé la police de brutalité lors de l’arrestation, disant qu’un Taser avait été utilisé – ce qui est contraire aux règlements.

Selon un communiqué de la police, l’homme avait résisté à son arrestation et environ 50 autres personnes avaient agressé les agents, le suspect parvenant alors brièvement à s’échapper. Après l’arrestation de l’homme, en compagnie d’un autre manifestant, « des centaines d’émeutiers ont rejoint les abords d’un commissariat de la ville qui n’était occupé que par un seul agent et plusieurs gardiens de la sécurité », a fait savoir la police.

« Je ne connais aucun autre endroit en Israël où des centaines de personnes vont attaquer un commissariat de police avec des pierres, vont allumer des incendies en brûlant des véhicules », a indiqué un porte-parole de la police à la radio militaire. « Nous ne permettrons pas que ceci devienne la normalité. Personne, ni les responsables ni les civils locaux – ne décidera pour la police s’ils peuvent mener une opération d’application de la loi de routine ou non ».

Les tirs et la conduite adoptée par la police ont suscité de vives réactions de la part des législateurs arabes dans la matinée de mardi.

Le président de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, a déclaré que la police « non seulement néglige la sécurité dans nos rues en échouant à résoudre des meurtres mais attaque elle-même et blesse des citoyens. La police continue à traiter les Arabes en ennemis contre lesquels il faut se défendre, et non comme des citoyens à défendre ».

Le législateur de la Liste arabe unie Ahmad Tibi a expliqué que la communauté était en colère devant le « meurtre » de Taha et a demandé des investigations plus poussées sur ses circonstances.

Issawi Frej, issu du Meretz, a déclaré qu’alors qu’il n’y avait « aucune justification » à la violence des émeutiers, « il n’y a également aucune justification à la rapidité avec laquelle la gâchette a été actionnée » contre Taha.

Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a critiqué les législateurs, coupables, selon lui, de ne pas prendre le parti des agents.

« Je n’ai jamais entendu parler d’un pays où les politiciens, sur la base de leurs opinions sur la justification d’une arrestation, peuvent soutenir de graves violences commises contre les policiers », a déclaré Erdan au micro de la radio militaire.

« Peut-être des anarchies fonctionnent ainsi, pas des nations respectant l’état de droit ». Il a également reproché le manque d’application de la loi à « certains qui au sein de la population arabe cherchent à terroriser quiconque pourrait aider la police à augmenter sa présence dans les communautés ».

Erdan a expliqué qu’il oeuvrait à rectifier des « problèmes vieux de plusieurs décennies » grâce à une proposition d’augmentation du budget pour les villes arabes et à des efforts visant à recruter des agents musulmans dans les communautés. Il a remarqué que les données de la police montraient des baisses des crimes dans la population arabe ces dernières années.

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