Le gouvernement ne prévoit pas de fermer la centrale nucléaire vieillissante de Dimona
Selon des responsables, le réacteur ne pose aucun danger, même s’il a dépassé de plus de 10 ans sa durée de vie
Le gouvernement a annoncé qu’il n’avait aucune intention de fermer l’installation nucléaire de Dimona, vieille de 54 ans, malgré son âge avancé et ses plus de 1 500 problèmes structurels.
C’est la première fois que le gouvernement affirme clairement qu’il n’envisage pas la fermeture du site de Dimona, a annoncé Haaretz mardi.
En avril 2016, un test à ultrasons révolutionnaire avait révélé 1 537 défauts dans le cœur d’aluminium de l’installation nucléaire d’Israël, située dans le sud du pays. Ces défauts ont été classés et continuent à être surveillés pour vérifier qu’ils ne s’amplifient pas.
Yariv Levin, le ministre du Tourisme, a quelque peu dépassé son portefeuille ministériel en affirmant que le réacteur continuerait à opérer avec les critères de sécurité les plus strictes. Il répondait à une question posée il y a un an et demi par Yael Cohen Paran, députée de l’Union sioniste et coprésidente du Mouvement vert, suite à la détection de défauts dans le cœur de la centrale.
« Il n’y a pas de date maximum pour le réacteur, a dit Levin. L’utilisation continue de la structure est soumise au respect de critères de sécurité clairs et rigoureux. »
« Le test à ultrasons réalisé sur le réacteur […] s’inscrivait dans le cadre de procédures strictes de maintenance. Ce test n’indiquait aucun problème dans le réacteur, ce qui aurait nécessité l’arrêt des opérations », a dit Levin.
Le réacteur de Dimona, construit avec le soutien de la France, est considéré comme le plus âgé au monde encore opérationnel. Le cœur du réacteur, fourni par la France dans les années 1950 et entré en action en 1963, devait fonctionner pendant 40 ans. Il a cependant dépassé cette limite, à la consternation des scientifiques du site.
Selon le même rapport, qui détaillait les défauts du cœur, ce dernier est composé de métal recouvert de ciment. Les barres de combustible sont insérées dans le cœur, où a lieu la fusion nucléaire. Au fil des ans, le cœur absorbe une quantité très importante de chaleur et de radiation, ce qui entraîne une lente dégénérescence de son matériel.
Deux installations françaises construites en même temps ont fermé en 1980.
Le plus vieux réacteur français toujours en activité a commencé à opérer en 1977. Au Texas, un petit réacteur fonctionne depuis 1969 et devrait être arrêté en 2019.
L’avenir du réacteur de Dimona reste très problématique pour l’Etat, car Israël n’a probablement pas l’argent ou la capacité politique de le remplacer par un nouveau réacteur, a indiqué Haaretz.
La Commission de l’énergie atomique a investi des ressources folles pour maintenir le réacteur.
Quand des câbles diplomatiques américains ont été rendu publics par WikiLeaks, un télégramme de l’ambassade américaine a révélé qu’en 2007, le professeur Eli Abramov, alors directeur général adjoint du réacteur, avait dit à des responsables américains que les systèmes du réacteur étaient en train d’être changés.
La commission a indiqué que la durée de vie prévue de 40 ans du réacteur était basée sur des hypothèses fausses, et n’avait aucun fondement scientifique. Elle a ajouté que, même si les défauts n’avaient été découverts qu’en 2007, il était possible qu’ils aient été présents depuis toujours.
De plus, découvrir des défauts fait partie des procédures de sécurité, et démontre l’approche rigoureuse entreprise pour surveiller tous les petits défauts qui pourraient créer un problème de sécurité.
Israël serait la seule puissance nucléaire du Moyen Orient, mais n’a jamais confirmé, ni infirmé, qu’il possédait des armes nucléaires, et officiellement, la centrale de Dimona fournit de l’électricité et permet des recherches scientifiques.
Lundi, il a été annoncé que le gouvernement allait payer des millions de shekels de dédommagement à 160 malades du cancer qui ont travaillé à Dimona.