Le gouvernement Orban octroie un meilleur statut au Habad hongrois
L'organisation a obtenu une dénomination spéciale qui lui permet de recevoir des financements, notamment pour des bourses à visée éducative autrement non accordées

Sur fond de détérioration des relations entre certaines associations juives de Hongrie, le gouvernement a relevé le statut de l’une d’elles affiliée au mouvement Habad-Loubavitch.
Lundi, le vice Premier ministre Zsolt Semjén a signé un document octroyant à l’organisation orthodoxe EMIH un « statut spécial » – une reconnaissance dont jouissent plusieurs églises et Mazsihisz, la plus grande fédération de communautés juives du pays.
Mazsihisz est largement considéré comme relevant du judaïsme néologue, une dénomination juive d’Europe centrale que beaucoup décrivent comme se situant entre l’orthodoxie et le judaïsme conservateur dans son niveau d’observation de la religion.
Ce statut spécial autorise les organisations reconnues à recevoir certains types de financement gouvernemental, notamment pour des projets éducatifs.
« Nous sommes ravis que le gouvernement ait choisi de renforcer sa relation avec l’EMIH, pour reconnaître nos succès et nous reconnaître comme étant l’une des communautés juives les plus vivantes d’Europe centrale », a fait savoir dans un communiqué le rabbin Shlomo Koves, qui dirige l’EMIH.

Ces dernières années, la relation entre l’EMIH et Mazsihisz s’est détériorée, notamment en raison de l’attitude critique de Mazsihisz vis-à-vis du gouvernement. Cette dernière a organisé des manifestations contre le gouvernement de droite de Viktor Orban, et sa décision, par exemple, d’ériger un monument que la fédération et d’autres ont dénoncé comme effaçant la complicité hongroise lors de la Shoah.
De son côté, l’EMIH est moins publiquement impliquée politiquement. Elle a également défendu le gouvernement de certaines allégations portées par Mazsihisz, dont celle selon laquelle ce dernier encourageait l’antisémitisme par sa campagne publicitaire contre le milliardaire juif porté à gauche George Soros.