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Le groupe UN Women publie – et supprime – une condamnation de l’attaque du Hamas

L'instance des Nations unies, mise en cause par les activistes qui lui reprochaient son silence, a fait savoir que le post avait été publié par erreur et il a été remplacé par un appel à la libération des otages

Des femmes manifestent devant le siège des Nations unies à Jérusalem pour dénoncer le silence de l'organisation face aux violences faites aux femmes pendant l'attaque du 7 octobre, le 27 novembre 2023. (Crédit : Flash90)
Des femmes manifestent devant le siège des Nations unies à Jérusalem pour dénoncer le silence de l'organisation face aux violences faites aux femmes pendant l'attaque du 7 octobre, le 27 novembre 2023. (Crédit : Flash90)

JTA — Presque 50 jours après l’assaut atroce du Hamas en Israël, le 7 octobre – 1 200 personnes avaient été massacrées et plus de 240 personnes avaient été kidnappées ce jour-là – et après des semaines de critiques autour de son silence sur les éléments attestant de violences sexuelles commises pendant l’attaque, le groupe de défense des droits des femmes UN Women a écrit une publication, vendredi, où il condamnait le groupe terroriste.

Il a ensuite supprimé le post.

« Nous condamnons l’attaque brutale du Hamas, le 7 octobre, et nous continuons à réclamer la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, » disait le communiqué initial figurant sur la page Instagram de l’organisation. Il a été rapidement remplacé par une déclaration qui n’appelait qu’à la remise en liberté des otages, abandonnant la condamnation des atrocités commises par le groupe terroriste.

La nouvelle s’est rapidement propagée parmi les activistes juifs, israéliens ou autres, qui ont à nouveau accusé UN Women – la branche officielle des Nations unies chargée de la promotion de l’égalité entre les sexes et de l’émancipation des femmes – d’afficher une approche de deux poids, deux mesures s’agissant des violences sexuelles à l’encontre des femmes israéliennes.

Certains critiques – notamment la première dame israélienne Michal Herzog et Sheryl Sandberg, ancienne cadre de premier plan chez Meta – ont ouvertement fait pression sur le sujet. Un grand nombre d’activistes ont par ailleurs utilisé le hashtag « #MeToo_UNless_UR_A_Jew. »

UN Women, de son côté, a fait savoir à la Jewish Telegraphic Agency que la publication sur Instagram avait été écrite en avance et qu’elle avait été supprimée dans la mesure où le message transmis au public ne correspondait plus aux priorités définies par le groupe.

« Dans toutes les équipes qui gèrent de multiples campagnes sur les réseaux sociaux et à un moment très chargé – comme celui que nous connaissons actuellement avec la campagne 16 Days of Activism – des erreurs peuvent survenir », a dit une représentante du groupe dans une déclaration faite à JTA.

Photo d’illustration : Une femme se tenant debout avec une fermeture éclair symbolique sur la bouche et une pancarte identifiant certains des otages enlevés par des terroristes palestiniens lors de l’attaque du 7 octobre, lors d’une veillée exigeant leur retour, devant la Knesset à Jérusalem, le 7 novembre 2023. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

C’est en particulier la libération de certains otages dans le cadre d’une trêve temporaire, pendant le week-end, qui a changé les priorités de l’organisation, a-t-elle expliqué.

« L’équipe chargée des réseaux sociaux au sein de l’organisation UN Women avait préplanifié ce post particulier des jours à l’avance mais la nouvelle portant sur la libération des otages est arrivée et nous voulions vraiment nous concentrer là-dessus », a poursuivi la représente du groupe. « UN Women a condamné les attaques du Hamas et la mort de civils israéliens dès le début, appelant également à remettre en liberté les otages et nous continuerons à le faire jusqu’à la fin du conflit. Nous avons également appelé à ce qu’une enquête rigoureuse soit menée sur toutes les accusations de violences sexuelles en accordant la priorité aux droits, aux besoins et à la sécurité des personnes affectées ».

Fin octobre, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution réclamant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, rejetant une disposition qui condamnait l’attaque terroriste commise par le Hamas. Lundi, la Knesset a organisé une session consacrée aux crimes contre l’Humanité perpétrés contre des femmes pendant les atrocités.

Après un communiqué initial, le 13 octobre, qui condamnait les attaques contre les civils israéliens, tous les commentaires publics du groupe UN Women concernant la guerre et son impact sur les femmes se sont concentrés uniquement sur les Palestiniennes. La semaine dernière, Sima Bahous, directrice exécutive de l’organisation, a réclamé une transformation de l’accord temporaire de trêve en cessez-le-feu permanent, demandant la libération de tous les otages.

Le groupe National Council for Jewish Women, qui avait critiqué le silence de l’instance UN Women face aux violences sexuelles commises sur des Israéliennes, a estimé que le second communiqué de la semaine dernière était inadéquat.

« L’émission sans cesse retardée d’un communiqué qui est dans l’incapacité de s’attaquer explicitement à la gravité de l’attaque terroriste commise par le Hamas en Israël – avec le meurtre brutal de plus de 1200 personnes en Israël, des actes de torture, des viols et le ciblage des civils et des familles – est répréhensible », dit le communiqué. « Une reconnaissance immédiate et sans ambiguïté de ces atrocités est impérative au regard des violations fragrantes qui ont été faites au droit international ».

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