Le Hamas dit qu’il n’acceptera pas qu’Israël traîne sur le blocus
Le responsable Khalil al-Hayya défend également la participation du chef du Hamas, Ismail Haniyeh aux funérailles du général iranien assassiné Qassem Soleimani
Un haut-responsable du Hamas a averti que le groupe terroriste n’accepterait pas qu’Israël continue à restreindre les déplacements des personnes et des biens à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Gaza en 2020.
Khalil al-Hayya, le numéro deux du Hamas à Gaza, a tenu ces propos dans un entretien accordé au site officiel du groupe terroriste qui a été publié jeudi.
« Le Hamas n’acceptera pas que 2020 se déroule comme l’année passée », a-t-il déclaré. « Il n’acceptera pas que l’occupation se montre évasif et indécis sur le siège ».
Il n’a pas précisé quelles actions le Hamas pourrait entreprendre pour exercer des pressions sur l’Etat juif mais ces propos sont survenus alors que les tensions sur la frontière agitée de Gaza ont connu un nouveau pic après un tir de roquettes et que des ballons qui auraient été remplis d’explosifs ont été lancés vers Israël.
Israël a maintenu de nombreuses limitations sur les mouvements des personnes et des biens vers et depuis le territoire depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza, en 2007.
Les responsables israéliens clament que ces restrictions cherchent à empêcher le Hamas et d’autres groupes de la bande de Gaza de faire entrer des armes ou des matériels nécessaires pour les fabriquer dans l’enclave côtière.
Depuis plus de 14 mois, toutefois, l’Egypte et les autres parties internationales ont négocié des accords informels de cessez-le-feu entre l’Etat juif et le Hamas.
Les accords ont largement inclus la levée des restrictions sur le mouvement des personnes et des biens vers et depuis Gaza en échange du maintien d’un calme relatif, par le Hamas, dans la région frontalière entre l’enclave côtière et l’Etat juif.
Le Hamas a fréquemment accusé l’Etat juif de tenter de se soustraire à la mise en oeuvre des accord et les responsables israéliens se sont souvent montrés réticents à seulement reconnaître publiquement leur existence.
Les propos de Hayya, jeudi, sont survenus après le tir de quatre projectiles vers le sud d’Israël, mercredi, rompant des semaines de calme. Les forces israéliennes ont répondu en frappant ce qui était, selon elles, un site de fabrication d’armes du Hamas, à Gaza, ainsi qu’un complexe militaire.
Des ballons remplis d’explosifs présumés ont aussi atterri, mercredi et jeudi, au sud du territoire israélien.
Hayya a aussi défendu la participation d’une délégation du Hamas, avec notamment son chef Ismail Haniyeh, lors des funérailles du général iranien assassiné Qassem Soleimani, tué dans une frappe américaine au début du mois de janvier.
« Il nous avait apporté du soutien, il était un homme qui adorait la Palestine, il croyait en la nécessité de la libérer de l’occupation et il était un partisan de la résistance et du peuple palestinien », a-t-il dit.
« Et lorsque l’administration l’a assassiné puis l’a annoncé – Israël avait également essayé de l’assassiner dans le passé – il en a allait de notre loyauté pour nous de prendre part à ses funérailles, de rendre visite à sa famille et de nous souvenir de lui de manière positive », a-t-il ajouté.
Haniyeh et un certain nombre du Hamas ont assisté à une procession de funérailles, le 6 janvier, pour Soleimani, qui était le chef de la force Al-Qods, l’instance des gardiens de la révolution iraniens chargée des campagnes et des expéditions militaires à l’étranger.
Le chef du Hamas a également prononcé un discours lors de la cérémonie dans lequel il a qualifié le général iranien de « martyr de Jérusalem ».
Le site d’information en langue arabe Dar al-Hayat a fait savoir, le 7 janvier, que l’Egypte était mécontente de la participation de Haniyeh aux funérailles, citant des « sources égyptiennes fiables ».
Haniyeh, dont l’habitation se trouve dans la bande de Gaza, avait été autorisé par les autorités égyptiennes à voyager au-delà de l’enclave côtière et de l’Egypte pour la toute première fois depuis son élection à la présidence du Hamas, en 2017, à la condition qu’il ne se rende pas en Iran, ont indiqué ces sources égyptiennes à Dar al-Hayat.
Hayya a aussi indiqué que les liens du Hamas avec l’Arabie saoudite étaient médiocres et il a semblé suggérer que Ryad demandant au groupe terroriste de rompre ses liens avec la république islamique.
« Aujourd’hui, là-bas… peut-être y a-t-il une rupture des relations que les frères d’Arabie saoudite ont imposée », a-t-il dit.
« Nous n’acceptons pas que qui que ce soit nous force à établir des relations avec cet Etat et boycotte cet autre Etat. Le Hamas ne l’accepte pas, tout comme les peuples, à travers l’histoire, ne l’ont pas accepté », a-t-il ajouté.
Le Hamas a annoncé dans un communiqué, au mois de septembre, que l’Arabie saoudite avait arrêté Mohammed al-Khoudari, 81 ans, un Palestinien qui, dans le passé, gérait les relations avec Ryad.
Le communiqué a également dit que les autorités saoudiennes avaient aussi arrêté le fils de Khoudari, Hani, ainsi que d’autres Palestiniens basés dans le royaume.
Si Hani et les autres Palestiniens arrêtés appartenaient eux-mêmes aux rangs du Hamas reste indéterminé.