Le joueur de cricket Azeem Rafiq s’excuse pour d’anciens messages antisémites
Ces excuses interviennent au lendemain de son audition par une commission parlementaire où il avait témoigné de "traitements humiliants" subis tout au long de son parcours sportif
Le joueur anglais de cricket Azeem Rafiq, à l’origine d’un scandale qui secoue le cricket anglais, accusé de « racisme institutionnalisé », s’est excusé jeudi pour des messages antisémites datant de 2011.
Dans un échange avec un autre joueur, Ateeq Javid, les deux hommes se moquaient de la pingrerie d’un coéquipier de Rafiq dans l’équipe du Derbyshire où il évoluait à l’époque. Rafiq avait notamment écrit « c’est un Juif (…) il n’y a que les Juifs pour faire des choses comme ça ».
« On m’a envoyé aujourd’hui une capture d’écran de cet échange qui date de début 2011. Je suis retourné vérifier sur mon compte et c’est bien moi. Je n’ai absolument aucune excuse », a écrit Rafiq sur son compte Twitter.
« J’ai honte de cet échange et je l’ai maintenant effacé pour qu’il ne cause plus aucune offense. J’avais 19 ans à l’époque et j’espère et je pense être une personne différente aujourd’hui », a-t-il poursuivi.
« Je suis extrêmement en colère contre moi-même et je présente mes excuses à toute la communauté juive et à tout ceux qui ont été offensés à juste titre » par ces propos, a-t-il conclu.
Ces excuses interviennent au lendemain de l’audition de Rafiq par une commission parlementaire où il avait témoigné de « traitements humiliants » qu’il avait subis tout au long de son parcours sportif et qui lui avaient, selon lui, « coûté (sa) carrière ».
Cette audition faisait suite à la publication d’un rapport indépendant qui avait établi qu’il avait été victime de « harcèlement et de persécutions racistes » au sein du club du Yorkshire, le club le plus titré d’Angleterre.
Il avait notamment raconté comment on l’avait forcé à boire du vin alors qu’il est musulman, quand il n’avait que 15 ans et qu’il était un espoir du cricket anglais.
Dans un premier temps, le club du Yorkshire avait présenté des excuses, mais refusé de prendre des sanctions disciplinaires.
Sous la pression du retrait de gros sponsors et de l’interdiction d’accueillir des rencontres internationales très lucratives, le président du club, Roger Hutton et son directeur général, Mark Arthur, avaient fini par démissionner, alors que l’entraîneur Andrew Gale avait été suspendu pour avoir utilisé des termes racistes.
Depuis, les témoignages d’attitudes ou de propos racistes tenus par des joueurs ou des membres de l’encadrement se multiplient, provoquant une onde de choc qui n’a pas fini de secouer ce sport très populaire en Angleterre.