Le Liban toujours engagé envers la résolution ayant mis fin à la guerre de 2006 contre Israël
Les affrontements quotidiens entre Israël et le Hezbollah ont gagné en intensité au fil des jours, faisant peser la crainte de l'embrasement d'un second front
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a souligné mardi l’engagement du Liban en faveur de la résolution 1701 qui a mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël et consacre la seule présence de l’armée sur l’ensemble du Liban.
Depuis l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, le Hezbollah a tiré des dizaines de missiles guidés antichars, roquettes et obus de mortiers sur des positions militaires et villes israéliennes, tout en envoyant des hommes armés – certains affiliés à des groupes terroristes palestiniens – s’infiltrer dans le nord d’Israël. Plusieurs drones ont également été interceptés dans le nord d’Israël.
Jusqu’à présent, les représailles sont restées d’une portée limitée, mais Israël a mis en garde le Liban en cas d’intensification des attaques du Hezbollah.
Au moins six soldats israéliens, 19 terroristes du Hezbollah et six terroristes palestiniens ont été tués lors de ces échanges. Un civil israélien a par ailleurs été tué dans une attaque du Hezbollah, et plusieurs civils libanais et un journaliste auraient également été tués par des bombardements israéliens.
Alors qu’il effectuait une tournée surprise dans le sud du Liban, contrôlé de facto par le puissant groupe terroriste armé, M. Mikati a souligné l’engagement du pays « à mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU », adoptée après la guerre ayant opposé en 2006 Israël au Hezbollah et qui demande au gouvernement libanais d’étendre son autorité sur tout le territoire national, ainsi que le désarmement du groupe terroriste chiite.
Si depuis la guerre de 2006 le Hezbollah n’a aucune présence militaire visible à la frontière sud, conformément à la résolution, des experts font état de tunnels et tranchées creusés par le groupe terroriste dans la région et par lesquels circulent ses membres.
Situation « préoccupante »
M. Mikati s’est notamment rendu au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), aux côtés du commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun. « Notre présence ici aujourd’hui est un message éloquent affirmant que vous êtes la base pour protéger la nation », a-t-il déclaré.
Le commandant de la Finul, le général Aroldo Lazaro Saenz, a déclaré mardi dans un communiqué que « le conflit s’est intensifié au cours des deux dernières semaines, ce qui est très préoccupant ».
« Nous devons redoubler d’efforts pour maintenir la stabilité pour laquelle nous avons tous travaillé si dur au cours des 17 dernières années. Nous devons éviter un conflit plus large qui mettrait beaucoup plus de personnes en danger », a-t-il ajouté.
Les affrontements quotidiens entre Israël et le Hezbollah, déclenchés dans la foulée de l’attaque de son allié du Hamas contre Israël, ont gagné en intensité au fil des jours, faisant peser la crainte de l’embrasement d’un second front.
Le Hezbollah a initié l’escalade en bombardant des sites israéliens depuis le sud du Liban et Israël a répondu par des frappes similaires, mais les affrontements n’ont pas dégénéré.
Mardi, les périphéries de plusieurs localités frontalières ont été soumises à des bombardements israéliens, notamment au phosphore, selon l’agence de presse officielle libanaise Ani. Le Hezbollah, qui a annoncé que six de ses membres ont été tués, a dit avoir ciblé un site militaire et une caserne côté israélien.
Dimanche, l’armée israélienne a accusé le Hezbollah de chercher l’escalade militaire. Et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a averti que le parti chiite ferait « l’erreur de sa vie » en entrant en guerre contre son pays.