Le long chemin vers la guérison du couple qui a chacun perdu une jambe, le 7 octobre
Ben Binyamin et Gali Segal ont tous deux perdu leur jambe droite lorsque des terroristes ont lancé des grenades dans l'abri où ils s'étaient réfugiés. Après leurs fiançailles, ils vont se marier

Vendredi, un reportage a rendu publique l’histoire d’un couple, Ben Binyamin et Gali Segal, qui se reconstruit après avoir perdu chacun leur jambe droite dans l’attaque ravageuse du Hamas, le 7 octobre dernier.
Le couple, qui s’était fiancé une semaine avant le drame, dansait à la rave Supernova, près du kibboutz Reim, lorsque les terroristes du Hamas ont pris d’assaut les régions limitrophes de Gaza et commencé leur massacre brutal, a indiqué la Douzième chaîne.
Lorsque les tirs de roquettes ont commencé, le couple s’est enfui avec un ami : ils sont tombés sur un policier qui leur a fait signe de se cacher dans un abri anti-aérien, au bord de la route, non loin du carrefour Alumim, où d’autres participants de la rave avaient trouvé refuge.
Lorsque les terroristes sont arrivés, ils ont tiré depuis l’entrée de l’abri : entassés à l’arrière, Binyamin et Segal n’ont pas été touchés. Mais lorsque les terroristes ont lancé une grenade à l’intérieur, ils ont tous deux perdu connaissance.
Quand Segal s’est réveillée et s’est rendue compte que sa jambe droite avait été arrachée, elle a commencé à crier. Binyamin – dans un état de choc similaire du fait de la même blessure – l’a embrassée en lui disant d’économiser son énergie.
« Je me souviens avoir touché mon corps et crié : ‘Je n’ai plus de jambe, je n’ai plus de jambe !’ », se souvient Segal.

« C’est bizarre que nous ayons tous les deux perdu la même jambe. Et que nous avons quasiment la même blessure », a déclaré Binyamin.
« Et que nous soyons tous les deux encore là », a ajouté Segal.
Un policier, arrivé peu de temps après, a fait en sorte de sécuriser les lieux. Il a fait signe à une voiture d’évacuer les blessés au centre hospitalier Soroka de Beer Sheva.
Joueur de football professionnel pour l’équipe Maccabi Shaarayim, Binyamin a été brièvement séparé de Segal au moment de l’évacuation, mais il l’a retrouvée à l’hôpital plus tard dans la journée.
« Les médecins ne croyaient pas que nous survivrions », a déclaré Segal. « Des nuits durant, nous avons été allongés dans des lits, côte à côte. »
« Je ne sais pas comment j’aurais survécu si elle n’avait pas été avec moi à chaque instant », a admis Binyamin. « Nous avons aussi vu des moments de joie et des petites victoires. L’obscurité du 7 octobre nous a unis dans un grand amour et un terrible destin commun. »
Le couple s’était rencontré dans un bar, il y a de cela six ans, en compagnie d’amis. Tous les deux sortaient alors d’une rupture. Il avait pris son numéro de téléphone et quelques mois plus tard, ils sont sortis ensemble.
Le couple est toujours hospitalisé, en rééducation au centre hospitalier Sheba. Ils entament ensemble le long chemin vers la guérison.

Selon le reportage, Binyamin a jusqu’à présent subi trois opérations, et Segal sept, car sa main, blessée par des éclats d’obus, s’est infectée.
Segal s’imagine déjà au bras de son futur époux : « Nous nous marierons avec des prothèses, en marchant. »
« Elle sait déjà quelle prothèse elle veut et tout », a déclaré Binyamin.
« Avec des paillettes blanches, bien sûr », a ajouté Segal.
« Ce que je ressens maintenant, c’est cette lumière que j’ai », a-t-elle poursuivi. « Ce que nous avons à célébrer. C’est notre petite histoire. »
La guerre a éclaté suite à l’offensive choc lancée par le Hamas, le 7 octobre dernier, sur les communautés du sud d’Israël, sous un déluge de milliers de roquettes. Des milliers de terroristes ont tué environ 1 200 personnes, principalement des familles chez elles et des personnes venues s’amuser à la rave Supernova.
Toujours selon une information de la Douzième chaine publiée vendredi, le bilan des morts de la rave Supernova a été récemment revu et s’élève aujourd’hui à plus de 360, contre 260 précédemment, soit près d’un tiers de toutes les victimes de l’assaut.