Le ministre des Finances démissionne de la Knesset en restant au gouvernement
Selon la loi norvégienne, la faction Koulanou de Moshe Kahlon peut remplacer ce siège au Parlement avec un de ses membres
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Mercredi, le chef du parti Koulanou, Moshe Kahlon, a démissionné de la Knesset dans le cadre d’une manœuvre technique qui lui permettra de rester en tant que ministre des Finances tout en donnant son siège Knesset à un autre membre de son parti.
La démission entrera en vigueur vendredi et Akram Hasson remplacera Kahlon au Parlement.
La manœuvre parlementaire de Kahlon tombe sous le coup de la loi norvégienne, qui permet à un ministre ou à un ministre-adjoint d’un parti de quitter le Parlement tout en conservant son poste ministériel.
La faction peut alors placer un autre membre au siège de la Knesset, octroyant ainsi aux ministres des partis gouvernementaux une présence plus forte dans les couloirs du pouvoir.
Hasoon, un Druze israélien, a été dans le passé un membre de la Knesset pour le parti Kadima, qui n’a plus de sièges au Parlement.
Un ministre qui démissionne de la Knesset n’abandonne pas tous les droits parlementaires – tels que l’immunité parlementaire ou son salaire. L’entrée d’un nouveau député coûte à l’Etat environ 1,3 million de shekels pour les salaires, trois assistants, une voiture et les autres frais, a indiqué le site économique Calcalist.
Kahlon n’est pas le premier membre du cabinet dans le gouvernement actuel à démissionner de son poste de la Knesset en vertu de la loi norvégienne.
En octobre, le ministre de l’Education Naftali Bennett a démissionné de son poste à la Knesset laissant son siège au membre de son parti, Shuli Moalem-Refaeli. Bennett est revenu plus tard à la Knesset après que le membre de sa faction, Yinon Magal, a démissionné en novembre en raison d’allégations pour harcèlement sexuel.
Le parti Shas a également profité de cette législation.
La loi, qui a été adoptée l’an dernier, tire son nom de la législation norvégienne qui s’impose à tous les ministres du gouvernement qui les oblige à démissionner de leur siège au Parlement. Le processus vise à créer une séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif.
Les détracteurs de la version israélienne de la loi disent qu’elle a été poussée à travers le processus législatif pour apaiser les partenaires de la coalition et – en autorisant à avoir un seul ministre non député – et qu’elle ne parvient pas à créer de réelle séparation des pouvoirs.
Une « loi norvégienne » plus large a été proposée au cours des dernières années pour régler ce que beaucoup croient être un problème à la Knesset, où de nombreux sièges parlementaires sont inactifs parce que leurs occupants sont des ministres.
Selon la loi actuelle, les ministres ne sont pas autorisés à être président de la Knesset ou vice-président, à siéger dans des commissions ou même proposer des projets de loi. Les ministres ne sont pas tenus d’être des membres de la Knesset, sauf pour le Premier ministre.
Par définition, ce problème de ‘main-d’oeuvre’ législatif est particulièrement ressenti par la coalition au pouvoir. La coalition actuelle a 61 sièges à la Knesset et fait son travail parlementaire sans les 20 députés qui occupent des postes ministériels et sept autres à des postes de ministres adjoint.
L’opposition, qui a 59 sièges, ne souffre pas de telles pressions.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.