Le mystère de la présence des rouleaux de la mer Morte à Qumran enfin résolu ?
Selon les chercheurs israéliens, un document de la Guéniza du Caire indique que le site accueillait un rassemblement annuel de la secte Essene - expliquant la présence des rouleaux
Un document vieux de plus de mille ans, issu d’une collection d’anciens manuscrits juifs, pourrait expliquer pourquoi un si grand nombre de rouleaux de la mer Morte ont été découverts dans les grottes de Qumran, à proximité de la mer Morte, selon des chercheurs de l’université Ben Gurion.
Le document en question, connu sous le nom de « Document de Damas », fait partie de la Genizah du Caire, une collection de centaines de milliers de documents anciens qui ont été découverts dans la synagogue Ben Ezra du Caire au 19e siècle.
Dans une nouvelle étude, l’archéologue Daniel Vainstub et son équipe de l’université Ben Gurion affirment que le document de Damas stipule que Qumran accueillait une cérémonie annuelle connue sous le nom « d’Alliance du renouveau » où une secte juive mystique, les Essenes, se rassemblait. Ses membres venaient des villes de toute la terre d’Israël.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Cela fait longtemps que les experts font le lien entre les rouleaux de la mer Morte et cette secte.
Ce rassemblement avait lieu, chaque année, pendant le mois hébraïque de Sivan, le mois de la fête de Shavuot, lorsque les Juifs célèbrent leur nouvelle alliance avec Dieu.
« J’affirme que le document de Damas comprend le règlement ou la règle qui encadre le rassemblement annuel », a déclaré lundi Vainstub à Live Science. « Et personne ne l’avait remarqué avant moi ».
« Selon la nouvelle théorie », a noté Live Science, « un grand nombre des rouleaux de la mer Morte eux-mêmes ont pu être écrits par les communautés de la secte des Essenes dans tout le pays et ils ont été ensuite apportés à Qumran, lors de la cérémonie annuelle, pour y être étudiés et entreposés ».
Le document de Damas date du 10e siècle. C’est une copie d’un document en hébreu antérieur et il a reçu son surnom en raison des nombreuses mentions de la ville syrienne qui y figurent. Vainstub et son équipe ont publié leurs recherches sur ce document dans le journal Religions, au début de l’été.
Le document de Damas déclare : « et tous les habitants des camps doivent se rassembler au cours du troisième mois et maudire tous ceux qui s’aventurent à la droite [ou à la gauche] de la Torah ».
Vainstub déclare que la structure inhabituelle du périmètre de Qumran en fait un lieu privilégié pour l’organisation d’un tel rassemblement. « Le site de Qumran, avec ses installations, avec ses grottes, s’accorde aux éléments qui ont pu être trouvés et qui attestent de ce rassemblement annuel », a-t-il écrit dans l’étude publiée dans Religions.
Il ajoute que « quelques dizaines de résidents permanents de Qumran… devaient alors accueillir des centaines et des centaines de personnes – un nombre qui augmentait en permanence – une fois par an sur le site ».
Cette théorie soutenue par le document de Damas, continue-t-il, explique pourquoi les installations fouillées à Qumran ont été taillées telles qu’elles le sont et pourquoi un garde-manger rempli de récipients pouvant servir à des milliers de pèlerins a été trouvé.
Vainstub a aussi confié à Live Science que le document permettait d’expliquer le mystère de cette vaste terrasse en plein air connue à Qumran sous le nom « d’esplanade sud », disant qu’il s’agissait d’un espace de restauration séparé par un mur d’un cimetière voisin de manière à ce que les pèlerins ne soient pas rendus impurs spirituellement par la présence des défunts qui y étaient inhumés.
Sa théorie justifie également la présence des nombreux bains rituels répertoriés sur le site. Ces bains rituels étaient une partie déterminante du culte juif de l’époque.
« Ma théorie est aussi cohérente avec le fait que les rouleaux n’ont pas été nécessairement originaires de Qumran mais qu’ils ont été apportés ici depuis tout le pays et qu’ils sont ensuite été laissés dans les grottes au fil des décennies », a-t-il écrit.
Les rouleaux de la mer Morte forment toute une bibliothèque d’écrits théologiques et juridiques datant du 3e siècle avant l’ère commune jusqu’au 1er siècle de l’ère commune. Ils ont été découverts pour la première fois en 1947. Ces rouleaux et fragments de rouleaux fragiles ont été essentiellement trouvés, jusque dans les années 1960, dans onze grottes qui entourent le site antique de Qumran, au nord de la mer Morte, dans le désert de Judée. Ils forment un ensemble d’environ 25 000 fragments qui représentent 1 000 manuscrits. Des rouleaux ont été découverts sur d’autres sites, plus au sud de la mer Morte – notamment à Wadi Murabbaat, Naḥal Tzeelim, Naḥal Ḥever, ainsi qu’à Masada.
Lors d’une trouvaille excessivement rare, au mois de mars, des dizaines de fragments de rouleaux ont été découverts au cours d’une audacieuse opération de secours. La majorité de ces nouveaux fragments – c’est la première découverte de ce type en l’espace de 60 ans – sont des traductions en grec des livres de Zacharie et de Nahum, issus du Livre des douze petits prophètes, et ils ont été rédigés par deux scribes. Seul le nom de Dieu apparaît en hébreu dans ces textes.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel