Le nouvel enquêteur sur les attentats de l’AMIA envisage un procès par contumace
Mario Cimadevilla promet de mettre en œuvre « tous les efforts » pour « faire la lumière sur l'attaque terroriste »

BUENOS AIRES, Argentine – Un procès par contumace pourrait relancer l’affaire AMIA, selon le nouveau chef de l’unité d’enquête sur l’attentat contre le centre juif de Buenos Aires en 1994.
Mario Cimadevilla, avocat et ancien sénateur, a été chargé de relancer l’enquête et de rechercher de nouvelles façons de porter l’affaire en justice et obtenir justice.
L’annonce de sa nomination a été publiée mercredi dans le journal officiel du gouvernement.
« Tous mes efforts se concentreront pour faire la lumière sur l’attaque terroriste la plus abominable que notre pays n’a jamais connu », a déclaré Cimadevilla. « Il y aura une coopération et un soutien continu pour la justice ; la société argentine dans son ensemble doit inexorablement connaître la vérité ».
Abordant avec des journalistes les exigences de sa nouvelle tâche, il a déclaré qu’un procès par contumace pourrait revitaliser l’affaire. En tant que sénateur de l’aile gauche du parti UCR, Cimadevilla a entrepris un projet portant sur le procès par contumace.
L’unité d’enquête, qui a été créé en 2000, va préparer une proposition qui sera débattue au Congrès après les vacances d’été en mars.
Bien que l’Argentine a accusé le gouvernement iranien d’avoir commandité le bombardement et le groupe terroriste basé au Liban, le Hezbollah, de l’avoir exécuté, aucune arrestation n’a été faite dans cette affaire. Six Iraniens ont été placés sur la liste des personnes les plus recherchées de l’agence internationale de police, Interpol, depuis 2007 dans le cadre de l’enquête sur l’attentat.
L’organisation politique juive de l’Argentine, la DAIA, a salué le projet du procès par contumace.

Lors d’une réunion la semaine dernière avec la ministre des Relations étrangères Susana Malcorra, la DAIA a invité Malcorra à l’événement « Des bougies pour Nisman », une mnifestation publique en mémoire du procureur Nisman qui aura lieu lundi et qui marquera le premier anniversaire de la mort, encore mystérieuse, du procureur spécial Alberto Nisman.
Cimadevilla a affirmé qu’il était persuadé que la mort de Nisman est lié à son implication dans l’affaire de l’AMIA.
Le corps sans vie de Nisman a été retrouvé quelques heures avant qu’il ne présente des preuves aux législateurs argentins qui prouvait que la présidente Cristina Fernandez de Kirchner a couvert le rôle de l’Iran dans l’attaque contre l’AMIA, qui a fait 85 morts et des centaines de blessés.
L’unité d’enquête, en coordination avec le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et le Bureau anti-corruption, surveille l’avancement des affaires judiciaires liées à l’attentat.