Le partenariat avec SodaStream crée des remous au Festival d’Angoulême
Dess dessinateurs du Festival d’Angoulême adressent une lettre de contestation, en raison du partenariat avec la société israélienne SodaStream
AFP – Le partenariat entre SodaStream, multinationale israélienne spécialisée dans les boissons gazeuses, et le Festival de la bande dessinée d’Angoulême, a fait réagir une trentaine de dessinateurs, qui dénoncent dans une lettre ouverte ces liens avec « une entreprise honteuse ».
SodaStream est une multinationale israélienne spécialisée dans la fabrication d’appareils de gazéification de boissons pour les particuliers, dont la principale usine se trouve à Maale Adoumim, en Cisjordanie.
« Nous, dessinatrices et dessinateurs de tous les pays, sommes surpris, déçus et en colère de découvrir que SodaStream est un sponsor officiel du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême », indique cette lettre adressée au délégué général du Festival, Franck Bondoux.
« Nous vous demandons de couper tous les liens entre le festival et cette entreprise honteuse », écrivent les signataires, dont l’Américain Joe Sacco ou le Français Siné.
« C’est une instrumentalisation, je ne vois pas pourquoi SodaStream est une entreprise honteuse », rétorque Franck Bondoux. « Elle est implantée dans une colonie ancienne, en zone C, née des accords d’Oslo entre Israël et l’OLP », explique-t-il.
« SodaStream crée plutôt un trait d’union entre Israéliens et Palestiniens. 500 travailleurs palestiniens travaillent dans cette usine dans de bonnes conditions. Et cette entreprise n’a jamais été condamnée en France. »
« Quand le Festival s’engage avec un partenaire, il se renseigne. Parler de « crime », comme le font ces auteurs, c’est une prise de position partisane. Rejeter cette société, ce serait une injustice à l’envers », estime M. Bondoux.
SodaStream est pointée régulièrement du doigt par les militants pour les droits des Palestiniens. Le texte des dessinateurs a ainsi été relayé par les promoteurs de la campagne internationale Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS), qui luttent contre l’implantation de sociétés israéliennes dans les territoires occupés depuis 1967.
Avant les bulles d’Angoulême, la star américaine Scarlett Johansson avait été prise sous le feu des critiques pour avoir promu les produits SodaStream, avant même la diffusion du spot publicitaire concerné prévu lors du Superbowl.
Face au tollé médiatique, Scarlett Johansson a décidé de renoncer à son rôle d’ambassadrice mondiale pour Oxfam, l’ONG britannique qui juge « incompatible » avec son rôle humanitaire la promotion par l’actrice de la société israélienne.