Le plan de paix quasi absent d’un meeting avec des leaders juifs à Washington
Ron Dermer, envoyé israélien, a indiqué que Jérusalem avait la certitude que le président américain aurait à cœur de défendre les intérêts de l'Etat juif
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
WASHINGTON — Malgré les attentes importantes suscitées par la réunion organisée mardi soir avec des leaders communautaires juifs choisis, cette réception organisée à la Maison Blanche en amont de Pessah n’a pas abordé le plan de paix que les responsables de l’administration se prépareraient à dévoiler, selon des sources présentes à la rencontre.
Tandis que l’envoyé pour la paix au Moyen-Orient Jason Greenblatt était présent, il n’a pas pris la parole, ont indiqué deux participants au Times of Israel.
Le président américain Donald Trump, son gendre et haut-conseiller Jared Kushner et Ivanka Trump, la fille juive du président, étaient absents.
Dans son invitation, la Maison Blanche avait présenté l’événement comme « une discussion avec de hauts responsables de l’administration sur des questions pertinentes ayant un impact sur la communauté ».
Aucun des intervenants n’a parlé de la promesse électorale faite par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’annexer les implantations de Cisjordanie, une initiative à laquelle les responsables communautaires juifs orientés à gauche – non conviés à la soirée – se sont opposés avec véhémence aux côtés des démocrates pro-israéliens, qui ont averti qu’une telle démarche pourrait créer une urgence politique à Washington en sapant la viabilité d’une éventuelle solution à deux Etats.
L’un des principaux intervenants aura été l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Ron Dermer, qui a expliqué se réjouir et être convaincu que la proposition de paix saurait prendre en compte les inquiétudes israéliennes liées à la sécurité, ont dit deux sources au Times of Israel.
« Je sais que beaucoup de gens s’inquiètent que le plan de paix soit très bientôt révélé », a noté Ron Dermer, des propos repris par le Jewish Insider.
« Mais je dois dire qu’en tant qu’ambassadeur israélien, j’ai la certitude que cette administration – au vu du soutien qu’elle apporte à Israël – prendra en compte les préoccupations vitales d’Israël quel que soit le plan de paix qu’elle mettra en avant. »
Depuis des mois, l’équipe de Trump qui a été chargée de négocier un accord a indiqué qu’elle attendrait jusqu’au lendemain du scrutin du 9 avril pour révéler la proposition. Selon la Treizième chaîne, la Maison Blanche se préparerait à la rendre publique à la mi-juin.
Parmi les autres intervenants lors de l’événement figuraient Elan Carr, envoyé chargé de la lutte contre l’antisémitisme du département d’Etat, et le rabbin Levi Shemtov, à la tête de l’American Friends of Lubavitch (du mouvement Habad).
Carr a dit aux personnes présentes qu’après la fête de Pessah, il se rendrait en Europe et au Moyen-Orient dans le cadre de sa nouvelle fonction pour combattre l’antisémitisme dans le monde arabe et dans ses manuels, d’après une source.
Les leaders de trois des quatre plus importants courants juifs – les mouvements réformé, reconstructionniste et massorti – n’avaient pas été invités.
Depuis que Trump est entré à la Maison Blanche au mois de janvier 2017, les leaders juifs non-orthodoxes ont fréquemment critiqué le président sur des sujets allant de sa rhétorique à ses politiques d’immigration et même, parfois, en raison de son approche sur Israël.
Parmi les autres groupes tenus à l’écart : l’ADL (Anti-Defamation League), le groupe juif de défense des droits civils le plus important du pays ; J-Street, groupe de réflexion de gauche sur le Moyen-Orient, et la HIAS, un groupe juif de défense des immigrants.