Maison Blanche : des groupes juifs majeurs exclus d’une réunion communautaire
L'administration Trump a invité les leaders orthodoxes, l'AIPAC et le groupe républicain mais écarté les mouvements réformé, massorti, reconstructionniste, l'ADL et d'autres
WASHINGTON (JTA) — Les leaders de trois des plus importants courants religieux juifs n’ont pas été invités à une réunion à la Maison Blanche autour de questions « ayant un impact sur la communauté ». Le plus important groupe de défense des droits civiques de la communauté juive n’a pas été davantage convié.
Les responsables de trois organisations-cadres orthodoxes – l’Orthodox Union, Agudath Israel et l’American Friends of Lubavitch (du mouvement Habad) — ont confirmé que leurs responsables avaient été invités à la réunion qui doit avoir lieu mardi.
Les dirigeants des mouvement réformé, massorti et reconstructionniste ont indiqué ne pas avoir été conviés. Un rabbin massorti de la banlieue de Washington, Stuart Weinblatt, a pour sa part été sollicité pour participer à la rencontre.
Une demande de commentaires de la part de la Maison Blanche n’avait pas reçu de réponse au moment de la rédaction de cet article. Les courants les plus libéraux du judaïsme se sont opposés à l’administration américaine au sujet de différentes politiques, concernant notamment l’immigration et la rhétorique employée par le président Trump, considérée comme attisant les préjugés.
Les mouvement orthodoxes ont mieux accueilli les politiques de l’administration en place, particulièrement en lien avec Israël, ainsi que la décision prise par Trump de transférer l’ambassade israélienne à Jérusalem.
Les administrations précédentes avaient pris soin de s’engager avec les courants variés de la communauté, indépendamment des différends qui pouvaient exister avec les organisations au niveau individuel.
« Il est clair que la Maison Blanche de Trump a invité un sous-ensemble de la communauté juive et exclu intentionnellement les autres », a commenté Halie Soifer, directrice de l’organisation Jewish Democratic Council of America, dans un courriel. « Comme dans tout ce que peut faire ce président, cette réunion semble avoir été définie selon un calcul politique étriqué contrairement à ce qu’un accueil authentique de la communauté juive devrait être. »
L’ADL (Anti-Defamation League), le plus important groupe de défense des droits civils dans le pays, n’a pas été invitée. Cela n’a pas été le cas non plus de J-Street, groupe orienté à gauche dont les activités se concentrent sur la politique au Moyen-Orient, ou du mouvement Israel Policy Forum, qui travaille sur la mise en place d’une solution à deux Etats pour le conflit israélo-palestinien.
Le centre Simon Wiesenthal n’a pas non plus été convié même si son fondateur, le rabbin Marvin Hier, avait prononcé une bénédiction lors de l’investiture de Trump.
Parmi les mouvements sollicités, l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), la JFNA (Jewish Federations of North America), le Jewish Council for Public Affairs, l’Organisation sioniste de l’Amérique (ZOA), la fraternité Alpha Epsilon Pi, la Coalition for Jewish Values, la Coalition juive républicaine et la CoP (Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations).
« Rassemblement avec les responsables juifs » précisait l’invitation vue par JTA. « Vous êtes invités à une discussion avec de hauts responsables de l’administration portant sur des questions importantes ayant un impact sur la communauté ».
L’invitation ne stipule pas néanmoins quelles seront les questions abordées.