Le policier ayant tué Solomon Tekah inculpé pour homicide par négligence
Les procureurs ont accepté le récit du policier qui avait clamé avoir été attaqué avec sa famille, mais dit qu'il avait eu tort d'avoir tiré vers le sol plutôt qu'en l'air
Un agent de police qui avait tué un jeune adolescent israélien originaire d’Éthiopie, au mois de juin 2019, lors d’une fusillade a été inculpé mardi pour homicide par négligence par la cour de district de Haïfa
Le crime d’homicide par négligence peut donner lieu à une peine maximale de trois ans d’emprisonnement.
Le ministère de la Justice a expliqué que cette décision avait été prise après « un réexamen en profondeur des preuves, des circonstances du dossier et des affirmations faites pendant l’audience ».
La fusillade avait eu lieu dans le quartier de Kiryat Haim, à Haïfa, le 30 juin. Selon l’enquête, l’agent qui était hors service et qui se trouvait en compagnie de ses enfants avait choisi d’intervenir, son épouse ayant remarqué que des adolescents avaient pris de l’argent à un autre jeune. Il avait alors averti la ligne d’urgence de la police du vol présumé, mais la voiture des forces de l’ordre envoyée sur les lieux de l’incident avait eu du retard.
Dans l’intervalle, selon l’enquête, l’agent et les membres de sa famille avaient essuyé des jets de pierres, notamment de la part de Solomon Tekah, conduisant le policier hors-service à sortir son arme et à tirer au sol. La balle avait ricoché, blessant mortellement le jeune de 19 ans.
Les conclusions de l’enquête ont été largement conformes au récit des événements tel qu’il avait été avancé par l’officier – suggérant que sa vie avait été mise en péril, comme il l’avait affirmé, puis qu’il avait tiré sur le sol en direction des adolescents dans le but de les effrayer et non de les toucher.
Les procureurs ont estimé que l’agent avait agi de façon négligente en tirant vers le sol plutôt qu’en l’air.
La mort de Tekah avait entraîné des manifestations nationales, qui avaient été parfois marquées par des violences. Elle avait entraîné de nouvelles accusations de brutalités policières et de racisme à l’encontre des Israéliens d’origine éthiopienne. Dans les jours qui avaient suivi la fusillade, les manifestants avaient bloqué des routes, fait brûler des pneus et dénoncé ce qu’ils avaient qualifié de discrimination systémique à l’égard de leur communauté dans tout le pays.
Lorsque les charges retenues à l’encontre de l’agent avaient été rendues publiques, au mois de novembre, Zion Amir, l’avocat représentant la famille Tekah, avait fustigé la décision.
« C’est un meurtrier, et la famille Tekah a le sentiment de voir Solomon assassiné une nouvelle fois », avait réagi l’avocat.
La famille avait réclamé une mise en examen pour homicide involontaire, qui prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.