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Le Post-Gazette de Pittsburgh honoré par le prix Pulitzer pour le kaddish en Une

Le jury du plus prestigieux prix de journalisme aux Etats-Unis a également honoré deux enquêtes journalistiques embarrassantes pour Trump

Un mémorial de fortune devant la synagogue Tree of Life à la suite d'une fusillade meurtrière, à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 29 octobre 2018. (Crédit : Matt Rourke/AP)
Un mémorial de fortune devant la synagogue Tree of Life à la suite d'une fusillade meurtrière, à Pittsburgh, en Pennsylvanie, le 29 octobre 2018. (Crédit : Matt Rourke/AP)

La cuvée 2019 du prestigieux prix Pulitzer a pris lundi une tonalité résolument militante avec deux enquêtes journalistiques sur Donald Trump, toutes deux défavorables au président, et une récompense pour les deux reporters de l’agence Reuters emprisonnés en Birmanie.

Dans une référence à peine voilée au président, l’administratrice des prix Pulitzer, Dana Canedy, a regretté lors de l’annonce que « certains avilissent la presse en la présentant comme l’ennemie de la démocratie au service de laquelle elle oeuvre ».

Donald Trump a régulièrement qualifié les médias grand public d' »ennemi du peuple », les accusant de propager de fausses informations ou de chercher systématiquement à le discréditer.

Outre ces prix, le jury du plus prestigieux prix de journalisme aux Etats-Unis a notamment honoré, dans la catégorie « actualité » (breaking news) la rédaction du Post-Gazette, quotidien de Pittsburgh, pour sa couverture de la tuerie de la synagogue Tree of Life, qui a fait 11 morts le 27 octobre, en plein office de samedi matin.

La couverture était composée des quatre premiers mots du kaddish, la prière des endeuillés, en caractères hébreux.

La une du Post-Gazette de Pittsburgh le vendredi 2 novembre 2018 (Crédit : capture d’écran JTA)

David Shribner, directeur exécutif du Post-Gazette avait expliqué que « l’extrait d’une prière du 10e siècle pourrait être un geste approprié, un geste de respect, de condoléances, pour un lectorat du 21e siècle, qui pleurait ses morts, qu’ils soient de la famille, des amis, des coreligionnaires, des voisins, ou simplement, des habitants de Pittsburgh. »

Une tonalité militante

L’enquête du New York Times évoquait comment l’ancien promoteur avait bâti sa fortune, quand celle du Wall Street Journal a révélé l’existence de versements pour acheter le silence de deux anciennes maîtresses supposées de Donald Trump.

Récompensés dans la catégorie « journalisme explicatif », David Barstow, Susanne Craig et Russ Buettner, du New York Times, étaient partis des affirmations récurrentes du président des Etats-Unis selon lesquelles il s’était fait tout seul.

Après plus d’un an d’enquête, ils ont affirmé, début octobre, que Donald Trump avait en réalité reçu de son père, sur plusieurs années, l’équivalent de 413 millions de dollars d’aujourd’hui.

Des fonds qui auraient, pour partie, été transférés par le biais d’une société écran, ce qui leur aurait permis d’échapper à l’impôt.

L’enquête, « à charge » selon Donald Trump, avait été balayée par le président républicain, qui avait qualifié son contenu d' »ennuyeux » et « déjà vu ».

Elle a néanmoins débouché sur l’ouverture d’une enquête par l’administration fiscale de l’Etat de New York, dont les conclusions ne sont pas connues.

« Il y a de l’espoir »

Le prix attribué au Wall Street Journal, dans la catégorie « journalisme national », ne l’a pas été pour une enquête mais une série d’articles.

Début janvier 2018, le quotidien financier avait été le premier à rapporter l’existence d’une liaison supposée entre Donald Trump et l’actrice de films pornographiques Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels.

En novembre 2016, il avait déjà publié le scoop du versement de 150 000 dollars que le groupe de presse American Media Inc (AMI), éditeur de l’hebdomadaire à scandale « National Enquirer », avait fait à une ancienne playmate, Karen McDougal, pour les droits du récit de son aventure supposée avec le futur président des Etats-Unis.

Allié, à l’époque, de Donald Trump, AMI avait en réalité l’intention d’enterrer l’histoire, selon plusieurs médias américains.

Donald Trump a toujours nié l’existence de ces liaisons. Son ancien avocat et homme de confiance, Michael Cohen, a affirmé sous serment que le milliardaire n’ignorait rien des paiements qu’il avait effectués en son nom.

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