Le Qatar fustige « l’expansion des colonies » et la « judaïsation » de Jérusalem
Le ministère des Affaires étrangères de Doha a critiqué les principes directeurs du nouveau gouvernement qui incluent l'engagement de "promouvoir et développer" la Cisjordanie
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a critiqué vendredi le nouveau gouvernement israélien, un jour après sa prestation de serment, pour ses projets d’expansion des implantations en Cisjordanie et ses supposées « tentatives de judaïser » Jérusalem.
Les principes directeurs du 37e gouvernement israélien comprennent un engagement à agir conformément à la conviction que « le peuple juif a un droit exclusif et inaliénable sur toutes les parties de la Terre d’Israël », y compris en Cisjordanie, qu’il s’efforcera de « promouvoir et développer ». Les principes stipulent également que le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu « travaillera à renforcer le statut de Jérusalem ».
Dans l’accord de Netanyahu avec le parti HaTzionout HaDatit, le Premier ministre a promis de faire avancer l’annexion des terres de Cisjordanie, en disant qu’il « dirigera la formulation et la mise en œuvre d’une politique dans le cadre de laquelle la souveraineté sera appliquée à la Judée et à la Samarie », le terme biblique pour la Cisjordanie.
Cela dit, le libellé de la clause permet au Premier ministre de choisir le moment de la mise en œuvre d’une telle politique et de prendre en considération les « intérêts nationaux et internationaux d’Israël ».
Les partenaires de la coalition de Netanyahu ont également signé des accords avec le Likud qui comprennent un engagement à maintenir le status quo sur le mont du Temple de Jérusalem, interdisant la prière juive sur le site sensible connu des musulmans sous le nom de Haram al-Sharif. Cependant, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a promis de continuer à se rendre sur le mont du Temple en tant que ministre et a dénoncé ce qu’il a appelé le « racisme » qui interdit la prière juive sur le site.
Dans sa déclaration de vendredi, le Qatar a « exprimé sa ferme condamnation et dénonciation des plans du gouvernement israélien pour l’expansion des colonies, ses tentatives continues de judaïser Al Quds et la mosquée Al-Aqsa, les considérant comme une violation grave de la Charte des Nations unies, des principes du droit international, des résolutions des Nations unies et une attaque flagrante contre le droit de son peuple-frère palestinien ».
La déclaration indique que de telles actions nuisent aux efforts déployés pour parvenir à une solution à deux États et appelle la communauté internationale à « assumer sa responsabilité en veillant à ce qu’Israël mette fin à sa politique de colonisation dans les territoires palestiniens occupés ».
Bien qu’ils n’aient pas de liens officiels, Jérusalem s’engage avec Doha afin de faciliter la distribution de l’aide financière qatarie à la Bande de Gaza.
Dans les années 1990, le Qatar avait accueilli un bureau commercial israélien qui a été fermé pendant la Seconde Intifada.
En raison de l’absence de relations diplomatiques, un accord spécial entre la FIFA, Israël et le Qatar a été nécessaire pour permettre aux diplomates israéliens de se rendre sur place et d’aider les Israéliens voyageant pour le tournoi.
Des milliers d’Israéliens se sont rendus dans le pays pour la Coupe du monde, et beaucoup ont décrit leur accueil par les Qataris comme étant froid. Les expressions de solidarité avec les Palestiniens ont été nombreuses, tant dans les tribunes que sur le terrain, avec des supporters et l’équipe nationale marocaine arborant le drapeau palestinien.