Israël en guerre - Jour 368

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Le récit d’Esther Sénot, rescapée de la Shoah dans une école du sud de la France

À Perpignan, le récit de la femme de 96 ans a permis aux élèves de mieux comprendre la réalité de la Shoah

La survivante française de l'Holocauste Esther Senot (à gauche) et l'avocat et militant français Serge Klarsfeld (à droite) assistent à un rassemblement de Hachomer Hatzair au Mémorial de la Shoah à Paris, le 18 novembre 2023. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)
La survivante française de l'Holocauste Esther Senot (à gauche) et l'avocat et militant français Serge Klarsfeld (à droite) assistent à un rassemblement de Hachomer Hatzair au Mémorial de la Shoah à Paris, le 18 novembre 2023. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)

Devant les élèves du lycée Lurçat et du collège Camus de Perpignan, dans le sud-est de la France, Esther Sénot entame son récit. « Avant de mourir à Auschwitz, ma sœur Fanny m’a fait promettre de tout raconter, tout ce que nous avons enduré, pour ne pas être oubliées de l’Histoire », confie-t-elle avec émotion en guise de proposition liminaire. Cela fait plus de quarante ans que cette rescapée de la Shoah parcourt les écoles de France pour raconter son histoire.

Le récit débute en 1928, année de sa naissance en Pologne. La famille d’Esther finit par s’installer en France, où elle connaît une enfance heureuse dans le quartier de Belleville à Paris. « On vivait dans un village. Il y avait une très grande solidarité entre nous, pas de communautarisme comme il peut y en avoir aujourd’hui, pas de problèmes de religion ou d’opinion », se souvient la nonagénaire, citée par Le Parisien. Puis la guerre et l’horreur de la Shoah balayent cette belle quiétude : « En juin 1942, on nous oblige à porter l’étoile jaune, on était vite repérés dans la rue ». Esther est finalement arrêtée un an plus tard et déportée au camp de concentration de Birkenau où « l’objectif était aussi de nous déshumaniser ».

Face au récit de la survivante, la centaine d’élèves présents observent un silence religieux. À la fin du témoignage, les spectateurs confient au journaliste du Parisien leur ressenti après cette expérience. « On nous raconte cette histoire depuis notre enfance, mais là, rencontrer une personne qui l’a vécue, qui parle à la première personne, ça m’a beaucoup plus touchée et j’ai – malheureusement – ​​beaucoup mieux imaginé ce qui avait pu se passer pendant cette période, plutôt qu’en lisant des manuels d’histoire où on ne se rend pas forcément compte de toute l’horreur », explique Sanja, 17 ans. Théo, 16 ans, confirme ce sentiment : « J’ai beaucoup appris avec ce témoignage. Il faut continuer à en parler. » Une preuve de l’importance du témoignage direct dans l’éducation et la mémoire de la Shoah.

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