Le Royaume-Uni ‘inquiet’ de la condamnation des mineurs lanceurs de pierres
L'ambassade britannique affirme qu'elle soulève régulièrement la question des 5 Palestiniens qui ont blessé Adèle Bitton
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Les responsables britanniques ont récemment exprimé leur « inquiétude » concernant la décision d’une cour israélienne de condamner 5 Palestiniens à 15 ans de prison pour avoir jeté des pierres à des Israéliens dans une attaque qui a mené au décès d’une enfant.
Le 28 janvier, des jeunes hommes, connus collectivement comme les garçons de Hares, d’après le village cisjordanien d’où ils sont originaires, ont été condamnés pour un jet de pierres fatal datant de mars 2013 près d’Ariel qui a blessé plusieurs Israéliens, dont Adèle Bitton, qui est morte d’une pneumonie l’année dernière à l’âge de 4 ans.
En novembre, un responsable de l’ambassade du Royaume-Uni à Tel aviv a rencontré le procureur général de l’armée israélienne pour la Cisjordanie, le colonel Maurice Hirsch, et a « exprimé les inquiétudes sur cette affaire, en plus de nos préoccupations plus générales concernant la politique d’Israël sur la détention des enfants », a déclaré le ministre britannique pour le Moyen-Orient, Tobias Ellwood, dans une réponse écrite à la question d’un député sur ce sujet.
« Nous avons été informés par le procureur militaire que les garçons de Hares ont accepté une négociation de plaidoyer résultant de leur emprisonnement pendant 15 ans. Nous continuons à surveiller les évolutions dans l’affaire des garçons de Hares et soulevons la question auprès des autorités israéliennes », a ajouté Ellwood.
L’ambassade britannique à Tel Aviv a refusé de donner plus de détails sur l’implication de Londres sur cette question. « Les responsables du gouvernement britannique rencontrent les responsables israéliens pour discuter d’un large éventail de questions sur des intérêts communs régulièrement », a déclaré un porte-parole.
« Dans le cadre de ces réunions, nous soulevons régulièrement les questions qui intéressent et inquiètent le peuple britannique. Le cas des garçons de Hares a reçu l’attention importante des parlementaires, des médias et du public au Royaume-Uni – dans nos dialogues réguliers avec les responsables israéliens, nous avons souligné l’attention que cette affaire a soulevée ».
Le 14 mars 2013, les cinq jeunes – Muhammad Suleiman, Tamer Souf, Ammar Souf, Ali et Muhammad Shamlawi Kleib – ont jeté des pierres et touché plusieurs véhicules israéliens sur une route près de Kifl Hares, selon l’armée israélienne.
L’une des voitures qu’ils ont touchées appartenaient à Adva Bitton, une résidente de l’implantation cisjordanienne de Yakir, qui conduisait avec ses trois filles. Elle a perdu le contrôle de sa voiture et a percuté un camion, blessant tous les passagers. Adèle Bitton a été paralysée suite à ses blessures pendant l’attaque et l’accident qui a suivi. Elle est décédée en 2015 après avoir passé deux ans à faire des va-et-vient entre les hôpitaux.
Les jeunes hommes, âgés de 16 à 17 ans au moment de l’incident, ont admis leur implication dans l’attaque mais ont plus tard, affirmé que leur confession avait été soutirée sous la contrainte.
Outre la peine de prison de 15 ans, les familles des jeunes ont dû payer une amende.
Au fil des mois, l’affaire qu’on surnomme maintenant les garçons de Hares est devenu en quelque sorte une cause célèbre pour les activistes pro-palestiniens, qui ont fait valoir qu’il n’y avait aucune preuve pour fonder leur culpabilité et ont accusé Israël de maltraiter systématiquement les mineurs.
Plutôt que d’être une victime du terrorisme, font valoir les pro-Palestiniens, Bitton est morte à cause d’un « accident de voiture de colons ».
Plusieurs marches en solidarité pour les garçons de Hares ont été organisées à travers le monde. Une page Facebook dédiée à la cause a été ‘aimée’ par plus de 2 500 personnes.
Dimanche, à l’occasion du premier anniversaire de la mort d’Adele Bitton, la famille et ses amis se sont réunis à Yakir lors d’un événement commémoratif, auquel a également assisté le président de la Knesset, Yuli Edelstein.