Le trafic maritime américain contraint de contourner le Golfe face à la menace houthie – Maison Blanche
"Garder les voies maritimes ouvertes, garder les échanges commerciaux ouverts, est un aspect fondamental de notre sécurité nationale", a déclaré Mike Waltz

Interrogé dimanche sur le plateau de l’émission « Face the Nation » de la chaîne CBS au sujet des récentes frappes américaines contre les Houthis, le conseiller américain à la sécurité nationale Mike Waltz a affirmé qu’elles avaient permis d’éliminer de hauts responsables du groupe terroriste yéménite.
« Nous avons frappé leur quartier général, leurs infrastructures de communication, leurs usines d’armement et même certaines de leurs installations de production de drones sur l’eau au cours des deux derniers jours », a-t-il déclaré.
Waltz a également reproché à l’administration précédente de ne pas avoir réagi avec suffisamment de fermeté contre le groupe terroriste soutenu par l’Iran, qui, selon lui, continuait de menacer les principales voies de navigation de la mer Rouge.
« La dernière fois qu’un de nos destroyers a traversé le détroit, il a été attaqué 23 fois. 75 % de nos navires battant pavillon américain doivent désormais contourner la côte sud de l’Afrique, plutôt que de passer par le canal de Suez », a-t-il expliqué, ajoutant que « garantir la continuité des échanges et du commerce est un aspect fondamental de notre sécurité nationale ».
« Garder les voies maritimes ouvertes, garder les échanges commerciaux ouverts, est un aspect fondamental de notre sécurité nationale », a déclaré le conseiller de la Maison Blanche, face à des Houthis qui disposent de « missiles de croisière avancés, de missiles balistiques, et de certaines défenses antiaériennes parmi les plus sophistiquées, tout cela fourni par l’Iran ».
Le 15 mars, les États-Unis ont annoncé une vague de frappes aériennes qui, selon les autorités, ont éliminé des hauts dirigeants houthis, et qui, selon les autorités sanitaires du groupe terroriste, ont fait 53 morts.

Cette opération militaire constitue la plus importante menée par les États-Unis au Moyen-Orient depuis l’entrée en fonction de Trump. Le président américain a déclaré qu’il tiendrait l’Iran pour responsable des frappes contre les Houthis.
Les Houthis ont depuis repris leurs attaques contre Israël et ont lancé plusieurs missiles balistiques depuis que l’armée israélienne a repris les combats dans la bande de Gaza en début de semaine.
Lors d’un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a par ailleurs « fait part de la détermination du gouvernement (américain, ndlr) à restaurer la liberté de naviguer dans la mer Rouge via des opérations militaires contre les Houthis soutenus par l’Iran », ont fait savoir ses services dans un communiqué dimanche.
Le département d’Etat américain avait affirmé mercredi qu’ « au cours des 18 derniers mois, les Houthis ont touché ou attaqué l’US Navy 174 fois, et ont attaqué le trafic commercial 145 fois ».
A la suite de l’entrée en vigueur le 19 janvier d’une trêve fragile à Gaza, ce mouvement allié du Hamas et soutenu par l’Iran avait cessé ses attaques.
Mais il a annoncé le 11 mars son intention de les reprendre au large du Yémen, après le refus d’Israël de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers le territoire palestinien.
Dans ce contexte, les Etats-Unis ont mené depuis plus d’une semaine des frappes sur des fiefs rebelles, les premières depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier.
En novembre 2023, les Houthis ont commencé à attaquer la route maritime vitale de la mer Rouge, un mois après que le groupe terroriste palestinien du Hamas, également soutenu par l’Iran, a pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, massacrant plus de 1 200 personnes et prenant 251 autres en otage, déclenchant ainsi la guerre à Gaza.
Si les Houthis ont déclaré qu’ils attaquaient des navires liés à Israël pour soutenir Gaza, ils ont également pris pour cible des navires sans lien connu avec Israël.
Les Houthis, dont le slogan est « Mort à l’Amérique, mort à Israël, malédiction sur les Juifs », avaient interrompu leurs attaques après qu’Israël et le Hamas avaient conclu un accord de cessez-le-feu et de libération des otages en janvier.
Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie à une guerre civile depuis 2014 qui a fait des centaines de milliers de morts et provoqué une catastrophe humanitaire.
Lors de la même interview, le conseiller américain à la sécurité nationale a précisé que Washington souhaitait le démantèlement complet du programme nucléaire iranien.
« Démantèlement complet », a déclaré Waltz, après avoir été invité à clarifier la position de l’administration Trump.
« L’Iran doit renoncer à son programme de manière à ce que le monde entier puisse le voir. »
« Toutes les options sont sur la table, et il est temps que l’Iran renonce complètement à son désir de posséder une arme nucléaire », a-t-il ajouté.