Le vaccin sauve in extremis les personnes âgées d’Israël du variant britannique
Une étude montre que le variant extra-infectieux du virus est 45 % plus contagieux, mais que la vaccination salvatrice a enrayé sa propagation dans les populations à risque
Une nouvelle étude montre que le programme de vaccination israélien a sauvé la vie de nombreuses personnes âgées in extremis, enrayant la propagation du variant britannique du coronavirus alors qu’il commençait à se propager parmi la population âgée de plus de 60 ans.
Ce variant extra-infectieux s’est avérée 45 % plus contagieux que le coronavirus ordinaire en Israël, selon des chercheurs de l’Université de Tel Aviv. La souche a surpris les médecins par la rapidité de sa propagation, à tel point que, deux mois après être entrée en Israël, elle représente déjà 95 % des cas de coronavirus.
Ce variant britannique est tenu pour responsable du taux élevé de mortalité, car il représente environ 40 % de tous les décès causés par la pandémie en janvier et février. Mais les scientifiques de l’Université de Tel Aviv considèrent que, si la vaccination des personnes âgées n’avait pas été déjà bien avancée lorsque le variant est arrivé, il aurait frappé beaucoup plus durement le groupe des plus de 60 ans.
L’étude montre qu’au fur et à mesure que le variant britannique s’est répandu rapidement chez les moins de 60 ans au cours du mois de janvier, il a en fait commencé à décliner chez les personnes âgées dès le milieu du mois. Le variant ne s’est pas répandu parmi les Israéliens de plus de 60 ans comme il l’a fait chez les plus jeunes. S’il était parvenu à gagner du terrain, cela aurait accéléré la propagation de la pandémie de façon inédite, dans la tranche d’âge la plus susceptible de développer les formes les plus sérieuses du virus.
« Il est très évident qu’au moment précis où le variant aurait dû se répandre largement parmi les personnes âgées, comme cela s’est passé chez les moins de 60 ans, les vaccins ont fait effet pour un grand nombre parmi les plus vulnérables », a déclaré le Pr. Dan Yamin, chef du laboratoire de modélisation et d’analyse des épidémies de l’Université de Tel Aviv, l’un des auteurs de l’étude.
« Cela signifie que la majeure partie de la morbidité que le variant britannique aurait dû apporter en Israël a été évitée, et que de nombreuses vies ont été sauvées. »
Il a expliqué : « Jusqu’au 14 janvier, nous pouvons constater qu’il y a une tendance très nette à l’augmentation de l’incidence du variant britannique dans tous les groupes d’âge. Mais dès que la moitié de la population âgée a été immunisée, soit deux semaines après avoir reçu la première dose, l’augmentation du nombre d’infections chez les personnes âgées s’est arrêtée – alors même qu’elle s’est poursuivie parmi les autres tranches d’âge, qui n’étaient pas encore vaccinées.
L’étude de Yamin, basée sur les données de quelque 300 000 tests au coronavirus menés par les autorités sanitaires, a été mise en ligne mais n’a pas encore été approuvée par un comité de lecture.
L’étude rend également compte du nombre élevé de tests dans les maisons de retraites, qui aurait contribué à limiter la contagion du variant britannique parmi les personnes âgées.
Yamin fait l’hypothèse que, du fait qu’un variant peut être enrayé chez les personnes âgées alors qu’il s’est répandu dans le reste de la population, ces statistiques prouvent qu’un certain niveau de protection collective est en train d’émerger parmi les personnes âgées d’Israël, bien que le pays soit encore loin de l’immunité collective.
« Dans la mesure où les personnes âgées sont plus susceptibles d’être en contact avec d’autres personnes âgées, soit des vaccinés en contact avec d’autres vaccinés, cela crée des poches de populations protégées », a-t-il affirmé.