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Le virus n’est pas issu d’un laboratoire, selon des renseignements US et alliés

Des informations partagées entre les services du Royaume-Uni, des Etats-Unis, d'Australie et de Nouvelle-Zélande privilégient l'apparition "naturelle" du COVID-19 sur un marché

Le président américain Donald Trump lors d'une conférence de presse sur le coronavirus à la Maison Blanche en compagnie du secrétaire d'Etat Mike Pompeo et du vice-président Mike Pence,  le 8 avril 2020. (Crédit : AP Photo/Alex Brandon)
Le président américain Donald Trump lors d'une conférence de presse sur le coronavirus à la Maison Blanche en compagnie du secrétaire d'Etat Mike Pompeo et du vice-président Mike Pence, le 8 avril 2020. (Crédit : AP Photo/Alex Brandon)

Malgré les certitudes exprimées à la fois par le président américain Donald Trump et par le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, qui ont tous les deux clamé que le virus provenait d’un laboratoire chinois, une évaluation réalisée conjointement par les services de renseignements américains et alliés a considéré cette possibilité comme « hautement improbable ».

Les informations, partagées entre les agences de renseignement des nations du groupe des « Five Eyes » – Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande – permettent de conclure que le virus est apparu de manière naturelle sur un marché de la ville chinoise de Wuhan, a rapporté CNN ce mardi.

Le reportage a cité trois responsables occidentaux proches des services de renseignements – dont deux au moins appartiennent aux nations qui forment les « Five Eyes ». Ils ont indiqué que tous les pays – y compris les Etats-Unis – penchaient très largement vers cette explication.

« Nous estimons hautement improbable la possibilité que cela ait été un accident », a déclaré l’une des sources citées par la chaîne. « Il est très probable que le virus est apparu naturellement et que l’infection humaine s’est faite naturellement suite à une interaction avec un animal. »

Pompeo, ancien chef de la CIA, a indiqué dimanche dans l’émission « This Week » de la chaîne ABC qu’il existait des « preuves énormes » que la pandémie de coronavirus avait pour origine un laboratoire de Wuhan.

Mais tout en se montrant hautement critique de la gestion de l’épidémie par la Chine, Pompeo n’a pas voulu indiquer s’il pensait que le virus avait été intentionnellement libéré.

Trump ne cesse de fustiger le rôle qu’a tenu la Chine dans la pandémie de COVID-19, qui a infecté plus de 3,5 millions de personnes et en a tué plus de 250 000 à travers le monde.

Il a insisté sur le fait que la Chine avait caché des informations importantes sur l’épidémie et a demandé à ce que Pékin « rende des comptes ».

Selon différentes informations parues dans les médias, Trump avait donné pour mission à des agents du renseignement américains d’en apprendre davantage sur les origines du virus.

Pour sa part, un journal australien, le Saturday Telegraph, a récemment cité un dossier de 15 pages préparé par les agences de renseignement du groupe « Five Eyes » qui annonçait que la Chine avait délibérément supprimé ou détruit des preuves au sujet de l’épidémie – une « agression contre la transparence internationale » qui aura coûté des dizaines de milliers de vies.

Les renseignements américains doivent encore émettre une évaluation publique détaillée.

La communauté du renseignement américain a fait savoir dans un communiqué jeudi dernier que le coronavirus n’avait ni été fabriqué par l’homme ni génétiquement modifié, et qu’elle œuvrait encore à « déterminer si l’épidémie a commencé par le biais d’un contact avec les animaux infectés, ou si elle a été le résultat d’un accident survenu dans un laboratoire de Wuhan ».

Le marché Huanan de Wuhan où le coronavirus serait apparu, le 21 janvier 2020. (Crédit : AP Photo/Dake Kang)

L’un des responsables cités par CNN a expliqué que le degré de certitude affiché par Trump et Pompeo avait « une bonne longueur d’avance par rapport aux évaluations actuelles du groupe Five Eyes ».

Mais la source a aussi déclaré qu’il y avait une possibilité que le virus soit apparu dans un laboratoire, même si les informations permettant d’appuyer cette théorie sont manquantes. La source a indiqué qu’il était possible que les agences de renseignement américaines aient conservé des données sans les partager, même si une majorité écrasante d’informations est habituellement partagée.

Pour sa part, le docteur Anthony Fauci, le plus haut expert en maladies infectieuses des Etats-Unis, a déclaré au National Geographic dans un entretien publié lundi que « tous les éléments, dans l’évolution progressive du virus dans le temps, indiquent fortement que ce dernier a évolué dans la nature avant de franchir la barrière inter-espèces ».

L’AFP a contribué à cet article.

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