Les femmes assassinées en Israël depuis le début de l’année
Alors que les appels de passage à l'action contre les violences faites aux femmes continuent, voilà les victimes de féminicides ayant succombé cette année. Jusqu'à aujourd'hui

Vingt-cinq femmes sont mortes en Israël en 2018, tuées par un conjoint, un membre de leur famille ou une simple connaissance.
Un grand nombre d’entre elles avaient indiqué à la police, avant leur mort, qu’elles étaient inquiètes pour leur sécurité.
Selon les chiffres rendus publics par l’organisation WIZO (Women’s International Zionist Organization) le mois dernier, 200 000 femmes en Israël seraient victimes de violences conjugales et environ un demi-million d’enfants seraient témoins de ces violences dans leurs domiciles.
Alors que les femmes participent à une grève nationale, mardi, pour demander à la police et au gouvernement un passage à l’action pour mettre un terme aux violences faites aux femmes, le Times of Israel a voulu faire la liste, accompagnée de courtes biographies, des femmes qui ont été assassinées en 2018.

Hadas Parush/Flash90)
Iman Ahmad Awad, 29 ans, a été retrouvée, le corps criblé de coups de couteau, à son domicile d’Akko, le 11 décembre. Son conjoint a été arrêté et même si la police ne l’a pas encore officiellement soupçonné de meurtre, certains médias en hébreu ont fait savoir qu’il avait été placé en détention pour son assassinat.
Awad avait un enfant d’une précédente union et elle ne s’était remariée qu’il y a quelques mois. Elle éteit enceinte au moment de sa mort et n’avait jamais porté plainte contre son époux auprès des autorités. Lui nie tout lien avec son décès.
Elizabeth Cardona, 53 ans, a été poignardée à mort par son conjoint, le 28 mars à Tel Aviv. Selon le site d’information Ynet, la fille de Canona craignait pour la sécurité de sa mère avant cet assassinat, faisant état d’une relation marquée par des violences physiques. Elle avait raconté que sa mère était allée s’entretenir avec un avocat quelques heures avant son meurtre.
Lottie Gantz, 91 ans, a été tuée par balles par son fils le 11 mars à Bat Yam. L’homme s’est ensuite suicidé. Il aurait rencontré des difficultés financières et a laissé un courrier disant qu’il avait tué sa mère de manière à ce qu’elle ne soit pas seule après son suicide, a fait savoir Haaretz.

Sylvana Tsegai, 13 ans, était arrivée en Israël depuis l’Erythrée à l’âge de quatre ans parce que sa mère voulait qu’elle grandisse dans un pays où elle puisse vivre en sécurité. Sylvana aurait été assassinée à Tel Aviv le 26 novembre par le conjoint de sa mère, Tesfebarhan Tesfasion, qui a échappé à la police pendant plusieurs jours avant d’être écroué.
Selon des informations, Tsegai était connue des services sociaux, victime de violences conjugales. Elle aurait appelé la police samedi pour se plaindre que Tesfasion se trouvait chez elle.
Margarita Kazinik, 62 ans, a été tuée dans son appartement de Kfar Saba, le 3 avril. Son fils est soupçonné de l’avoir frappée à l’aide d’un marteau, puis d’avoir déversé un liquide de nettoyage sur elle, a fait savoir Haaretz.
Rasmia Masalkha, 62 ans, est morte sous les coups d’un proche, le 1er août. Elle s’est éteinte après avoir été bousculée et être tombée. Elle n’avait pas d’enfants et s’occupait de sa mère âgée. A la retraite, Masalkha avait été femme de ménage dans une école, a noté Haaretz.

Le corps sans vie de Yara Ayoub, 16 ans, a été retrouvé six jours après que l’adolescente a disparu du village arabe de Jish, en Galilée, le 26 novembre.
Quatre personnes ont été arrêtées en lien avec cet assassinat, notamment un homme de 28 ans originaire du village qui est la dernière personne à l’avoir vue en vie. Il est également accusé d’enlèvement et d’obstruction à l’enquête.
Manal al-Frizat, 40 ans, a été tuée par balle dans la ville de Tel Sheva, dans le Negev, le 21 novembre. Son frère a été arrêté, soupçonné de meurtre. Sa soeur avait été tuée douze ans auparavant et deux de ses frères sont actuellement emprisonnés pour son meurtre, a rapporté Haaretz.
Anonyme, 60 ans, a été retrouvée morte dans son appartement de Pardes Hanna, le 14 mars. Elle portait des signes de violences sur le corps.
Ekaterina Sverdlov, 70 ans, a été la première femme assassinée au sein de l’Etat juif cette année, le 29 janvier. La police a accusé son fils qui, selon l’acte d’inculpation, l’aurait frappée au visage avec un objet contondant avant de l’étrangler.

Angoach Malkmu Wasa, 36 ans, a été tuée par balles par son époux, un agent de police, le 14 octobre.
Ses deux enfants d’une union précédente, âgés de 7 et 4 ans, ainsi que le bébé du couple, de deux mois à l’époque, se trouvaient dans l’habitation à ce moment-là.
Miriam Shalom, 62 ans, a été tuée par son mari au domicile conjugal de Modiin, le 28 septembre. Un membre de la famille a confié au site d’information Walla que Miriam avait récemment fait part à son mari de sa volonté de le quitter.
Anat Zabari, 45 ans, a été tuée par son fils de 23 ans à Kiryat Ekron, le 1er février. Selon le quotidien Haaretz, le fils, qui connaissait des difficultés émotionnelles, l’a poignardée à la gorge. Un témoin oculaire a raconté qu’après le meurtre, l’époux de Zabari avait crié : « Il l’a tuée, je n’ai plus de femme et je n’ai plus de fils ».
Afaf al-Jarjawi, 22 ans, a été tuée par balles le 25 septembre dans la ville de Segev Shalom, dans le Negev. Le quotidien Haaretz a indiqué que des proches avaient été appréhendés après que la police a arrêté le véhicule dans lequel ils circulaient, où les agents ont trouvé la jeune femme blessée et inconsciente. Evacuée à l’hôpital, sa mort a été finalement prononcée peu après.

Aliza Safek, 51 ans, a été mortellement poignardée par son mari dans leur habitation de Netanya, le 11 octobre. Tous deux étaient séparés.
Au mois de février 2018, il avait été condamné pour agression et menaces à son encontre et il avait écopé d’une peine avec sursis.
Nora Abu Saleb, 36 ans, a été tuée par arme à feu à l’entrée de son domicile d’Abu Saleb, dans le Negev, le 12 août. Elle était mère de sept enfants. La police a ouvert une enquête qui se concentre sur un groupe d’hommes qui « s’opposaient à son style de vie », a noté Haaretz.
Le mari d’Abu Saleb la frappait, a ajouté le quotidien, et il est actuellement derrière les barreaux, purgeant une condamnation pour agression aggravée.
Anonyme. La dépouille d’une jeune femme de Jérusalem-Est a été retrouvée aux côtés du corps d’un homme dans une voiture à Hébron, en Cisjordanie, le 2 août. Selon Haaretz, il s’agirait d’un féminicide même si aucun détail sur l’affaire n’a été rendu public.

Ofira Chaim, 56 ans, a été tuée le 10 juillet. Son corps a été retrouvé enterré sous un arbre, dans le jardin de sa maison située dans la ville de Tel Mond, deux semaines après avoir été portée disparue. Son ex-mari a plus tard reconnu le meurtre.
Il avait été condamné en 2005 pour comportement menaçant envers Ofira, après avoir clamé qu’il « briserait les os » de l’un de ses amis et après l’avoir bloquée dans sa voiture, l’avertissant que « quelque chose lui arriverait » si elle partait, selon le site d’information Walla.
En 2002, il avait été condamné pour agression et menaces et il avait écopé d’une peine de sept mois avec sursis et d’une amende de 2000 shekels.
Le corps sans vie d’Anonyme, 30 ans, a été retrouvé suite à une overdose survenue dans un appartement de Tel Aviv, le 18 avril. Elle portait des signes de violences sur le corps, a fait savoir Haaretz.
Sifras Einlam, 36 ans, a été poignardée à mort le 10 juin. Son mari a été arrêté, soupçonné de ce meurtre. Selon le site d’informations Ynet, le couple était séparé et il l’a assassinée en l’attendant à son domicile, à son retour du travail. Elle était mère de quatre enfants. Un voisin a déclaré qu’il avait été arrêté un certain nombre de fois dans le passé et la police a confirmé qu’Einlam l’avait signalé antérieurement aux autorités.

Fadia Kadis, 52 ans, a été retrouvée morte, son corps présentant des coups de couteau, à son domicile de Jaffa, le 7 juin. Un proche de Fadia, âgé de 18 ans, a été arrêté, soupçonné du meurtre. Un second individu du même âge a également été appréhendé.
Au mois de décembre, le mari de Kadis, Gaby, président de l’Association des chrétiens orthodoxes de Jaffa, avait été tué par un assassin.
Samar Khatib, 32 ans, originaire de Jaffa, a été tuée par arme à feu dans sa voiture de Rishon Lezion, le 29 mai. Son ami, qui conduisait le véhicule à ce moment-là, a été grièvement touché dans l’attaque.
Deux jours avant le meurtre, cette mère de trois enfants avait survécu à une tentative d’assassinat lorsqu’un passant avait remarqué un objet suspect sous sa voiture. La police appelée en renfort et les sapeurs-pompiers avaient neutralisé ce qui s’était avéré être un dispositif explosif puissant, avait rapporté le site d’information Walla. Un policier avait confié au site qu’elle avait refusé une protection policière la veille de sa mort.

Zubeida Mansour, 19 ans, a été tuée par balles lorsqu’elle a ouvert la porte d’entrée à un agresseur inconnu dans la ville de Tira, le 10 mai. Selon le site d’informations Ynet, la mort de Zuneida a été la dernière tragédie à accabler sa famille – la mère de la jeune fille avait été emportée par la maladie l’année précédente et son père s’était éteint suite à une crise cardiaque le lendemain même.
Nura Malouk, 19 ans, a été tuée avec sa soeur Hayat le 17 mai. Elles ont été égorgées. Nura était mère d’un enfant d’un an. Le frère des jeunes femmes a avoué être l’auteur du meurtre de ses soeurs, disant qu’il avait été encouragé par sa famille à passer à l’acte.
Les soeurs avaient fait appel à plusieurs occasions aux services sociaux pour obtenir une aide.
Les enquêteurs soupçonnent que ces assassinats sont entrés dans le cadre d’une querelle familiale impliquant presque tous les 13 membres du foyer – parents, enfants et petits-enfants.
L’avocat du suspect a expliqué que son client était connu des autorités pour toxicomanie et qu’un examen psychiatrique devait être réalisée.
Hayat Malouk, 21 ans, a été tuée avec sa soeur Nura le 17 mai. Elles ont été égorgées. Nura était mère d’un enfant d’un an. Le frère des jeunes femmes a avoué être l’auteur du meurtre de ses soeurs, disant qu’il avait été encouragé par sa famille.
Les soeurs avaient fait appel à plusieurs occasions aux services sociaux pour obtenir une aide.
Les enquêteurs soupçonnent que ces assassinats sont entrés dans le cadre d’une querelle familiale impliquant presque tous les 13 membres du foyer – parents, enfants et petits-enfants.
L’avocat du suspect a expliqué que son client était connu des autorités pour toxicomanie et qu’un examen psychiatrique devait être réalisée.
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