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Les chrétiens dénoncent l’interdiction « raciste » de voyager imposée par Israël

Les églises demandent au ministère du Tourisme d'autoriser l’entrée des touristes pour Noël, alors que Bethléem et les autres villes s’apprêtent à leur deuxième Noël sans visiteurs

Des passants devant une église décorée pour Noël à Haïfa, en Israël, le 15 décembre 2021. (Crédit : AP/Ariel Schalit)
Des passants devant une église décorée pour Noël à Haïfa, en Israël, le 15 décembre 2021. (Crédit : AP/Ariel Schalit)

Un porte-parole des églises chrétiennes de Terre Sainte a accusé mercredi Israël de faire preuve de discrimination envers les touristes chrétiens alors que la période des fêtes de Noël, normalement chargée, approche.

Face aux craintes liées au variant Omicron à la fin du mois dernier, le gouvernement israélien a pris la mesure de refermer ses frontières aux visiteurs étrangers pendant deux semaines. La fermeture a de nouveau été prolongée, soit au moins jusqu’au 29 décembre.

Or, Israël a été largement fermé au tourisme de mars 2020 au 1er novembre 2021 – une période incluant de nombreuses fêtes religieuses.

Néanmoins, cette semaine, les responsables israéliens ont décidé de faire une exception pour le programme Taglit-Birthright – un programme très populaire qui propose des voyages gratuits en Israël à de jeunes Juifs du monde entier. Ainsi, des groupes en provenance des États-Unis devraient arriver la semaine prochaine, les participants étant tous entièrement vaccinés et devant rester en petits groupes.

Les restrictions restent pour le moment en vigueur pour tous les autres touristes étrangers, y compris les pèlerins chrétiens qui affluent traditionnellement vers Jérusalem, Nazareth et Bethléem, ville biblique de Cisjordanie vénérée par les chrétiens comme étant le lieu de naissance de Jésus.

A LIRE – Bethléem : après un Noël 2020 gâché par la COVID-19, l’Omicron s’invite en 2021

Wadie Abunassar, porte-parole et conseiller des églises de Terre Sainte, a déclaré que diverses confessions étaient mécontentes de ce traitement sélectif présumé et accusaient Israël de discriminer les pèlerins chrétiens.

« La discrimination raciste ne devrait jamais être acceptée de quelque manière que ce soit ! », a-t-il jugé sur Facebook. « J’exhorte les autorités israéliennes à traiter tous ceux qui souhaitent visiter le pays sur un pied d’égalité, sans aucune discrimination entre les religions. »

Un responsable de l’Église catholique a déclaré que les responsables de l’église étaient choqués de la décision israélienne. Il a déclaré que l’église, ainsi que d’autres confessions, avaient fait appel au ministère israélien du Tourisme pour autoriser les pèlerins chrétiens à venir pour Noël. Le responsable a parlé sous couvert d’anonymat, car il n’était pas autorisé à parler aux médias.

Le ministère de l’Intérieur, qui supervise les politiques d’entrée aux frontières du pays, a déclaré que l’interdiction gouvernementale d’entrer en Israël pour les étrangers resterait encore en place.

Des enfants devant des magasins fermés dans une rue décorée avant Noël, à Bethléem, en Cisjordanie, le 19 décembre 2020. (Crédit : HAZEM BADER / AFP)

Il a néanmoins confirmé qu’un certain nombre d’exceptions avaient été approuvées, y compris pour le programme Taglit-Birthright. Il a déclaré que les responsables discuteraient de la possibilité d’autres exceptions dans un proche avenir, mais n’a apporté aucun autre détail.

L’interdiction de voyager a mis à mal l’industrie du tourisme en Israël, et les responsables de Bethléem, dont l’économie dépend fortement des visiteurs pendant Noël, affirment que les restrictions ont ruiné la saison des fêtes pour une deuxième année consécutive. La Cisjordanie ne dispose pas de son propre aéroport et la plupart des visiteurs étrangers y entrent depuis Israël.

Outre le programme Taglit-Birthright, des exceptions sont également émises – mais pas systématiquement – pour des proches d’Israéliens au premier degré, pour ceux qui se marient, qui ont une bar ou une bat mitzvah ou celles qui accouchent.

Ces politiques contre la pandémie ont par le passé provoqué la colère des touristes juifs. Le ministre des Affaires de la diaspora, Nachman Shai, avait déclaré au Times of Israel la semaine dernière que l’interdiction de voyager nuisait aux liens d’Israël avec les Juifs à l’étranger.

« Oui, cela abîme [les liens]. C’est le cas, et ça me fait très mal parce que je veux vraiment que la relation se poursuive », a déclaré Shai dans une interview en marge du sommet national de l’Israel American Council en Floride.

Un employé de l’aéroport fait rouler des chariots à bagages dans un hall désert de l’aéroport international israélien Ben Gourion de Lod, près de Tel Aviv, le 25 janvier 2021. (Crédit : Emmanuel DUNAND / AFP)

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