Les Conseils régionaux du nord demandent des fonds pour protéger les civils
De nombreux résidents des villes, se trouvant à portée des roquettes tirées depuis le Liban, manquent d'accès aux abris dans l'hypothèse d'une guerre entre Israël et le Hezbollah
Dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et le Hezbollah, les habitants du nord du pays demandent un renouvellement immédiat du financement destiné à un programme, actuellement dans l’impasse, qui prévoit la construction de centaines d’abris et le renforcement des structures existantes dans les communautés situées à proximité de la frontière.
Le gouvernement a approuvé ce projet d’un montant de cinq milliards de shekels au mois de juillet dernier, mais aucun progrès n’a été réalisé dans sa mise en œuvre. Des centaines de milliers de résidents, dans le nord du pays, vivent actuellement sans accès à un abri anti-aérien.
« On nous a rappelé l’importance de l’amélioration du niveau de préparation », a déclaré Amit Sofer, chef du Conseil régional de Marom Hagalil, lors d’une réunion du Forum de la ligne de confrontation, qui rassemble les dirigeants des Conseils régionaux du nord du pays, lundi après-midi, selon Ynet.
« Des décisions doivent être prises face à l’échec du gouvernement à protéger les communautés du nord », a indiqué Moshe Davidovich, chef du Conseil régional de Mateh Asher et président du forum. « Nous devons protéger nos résidents et appeler le gouvernement à se réveiller ».
Le chef du Conseil régional de Galil Elyon, Giora Saltz, a fustigé ce qu’il a qualifié de « fossé inimaginable » entre les déclarations du gouvernement et ses priorités.
Il a ajouté qu’environ 50 % des résidents vivant dans un périmètre de 20 à 30 kilomètres de la frontière ne bénéficiaient pas de pièces renforcées dans leurs habitations, où ils pourraient s’abriter pendant les attaques à la roquette.
Selon l’armée israélienne, le Hezbollah dispose d’environ 130 000 roquettes à courte-portée susceptibles de frapper le nord de l’Etat juif, de plusieurs milliers de missiles capables d’atteindre Tel Aviv et le centre du pays et de centaines de plus qui pourraient attaquer tout le territoire.
Des informations ont filtré, l’année dernière, sur l’intention du gouvernement de lancer un plan de défense antimissile évalué à des milliards de shekels avec pour objectif de fournir au pays tout entier une couverture intégrale en cas de frappes massives à la roquette – un programme qui serait le plus important de l’histoire de l’armée israélienne.
Les tensions à la frontière nord ont significativement augmenté ces derniers jours.
Le groupe terroriste du Hezbollah a tiré plusieurs missiles antichars de précision vers une base militaire et une jeep de Tsahal qui se trouvait à la frontière entre le nord d’Israël et le Liban, dans l’après-midi de dimanche.
En réponse à cette agression, les militaires israéliens ont fait savoir que leurs canons d’artillerie et leurs hélicoptères d’attaque avaient tiré 100 obus et bombes sur des cibles liées au Hezbollah, dans le sud du Liban.
Le Hezbollah a indiqué que l’attaque aux missiles était venue répondre à une frappe aérienne menée samedi soir par Tsahal, qui avait visé un complot ourdi par l’Iran qui prévoyait de bombarder le nord d’Israël à l’aide de drones armés. Le raid avait tué plusieurs agents iraniens et notamment deux membres du Hezbollah. Le groupe terroriste a clamé que la cellule qui avait mené l’attaque aux missiles portait le nom de ses deux combattants tués : Hassan Zabeeb et Yasser Daher.
Attisant encore davantage les tensions, la semaine dernière, une attaque au drone – dont la responsabilité a été attribuée à Israël – aurait détruit les composants déterminants d’un projet conjoint, mis en place par le Hezbollah et l’Iran, pour fabriquer des missiles de précision au Liban.
Après cette opération, l’armée israélienne avait appelé toutes les communautés dans un rayon de quatre kilomètres de la frontière libanaise à ouvrir les abris anti-aériens. De plus, les militaires avaient demandé aux résidents d’éviter de s’approcher de la clôture de sécurité, notamment pour les travaux agricoles. Ils avaient aussi vivement recommandé aux habitants de la zone de ne pas circuler sur des routes dégagées proches de la frontière.
Judah Ari Gross a contribué à cet article.