Les consignes aux hôpitaux qui accueilleront des otages : contrôles MST et tests de grossesse
Selon le ministère, les nouveaux protocoles sont "très" diffèrent de ceux de novembre 2023, après plus de 15 mois de captivité

Le ministère de la Santé a publié jeudi de nouvelles consignes pour les hôpitaux qui accueilleront les otages libérés dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu à Gaza : elles comprennent des tests pour les maladies sexuellement transmissibles et des tests de grossesse.
Selon le Dr Hagar Mizrahi, chef de la division de médecine générale du ministère de la Santé, ces nouvelles consignes sont « très » différentes de celles mises en œuvre pour les otages libérés dans le cadre de l’accord de trêve de novembre 2023, lorsque 105 otages avaient été libérés.
Ces otages vont retrouver la liberté après plus de 15 mois de captivité.
« Il y a un risque que ces otages développent un syndrome de réalimentation », explique le Dr Mizrahi. « Cette pathologie, qui touche les personnes privées de nourriture en captivité, consiste à tenter de compenser en consommant beaucoup de glucides, ce qui peut entraîner de graves complications. »
Toujours selon Mizrahi, les hôpitaux ont reçu de la documentation et la consigne de collecter les preuves médico-légales des cruautés subies par les otages via notamment des tests de dépistage des maladies sexuellement transmissibles. Des tests de grossesse seront administrés aux femmes otages remises en liberté.
Le protocole préconise une hospitalisation minimale de quatre jours et Mizrahi explique qu’une partie des ex-otages regrettent d’avoir quitté l’hôpital plus tôt que ne le préconisaient les autorités, laissant entendre qu’un séjour prolongé est de nature à favoriser le rétablissement.
Selon ces consignes, toujours, une attention accrue devra être accordée à l’hygiène, en raison du risque d’exposition à des agents pathogènes en captivité.
Le ministère a demandé aux familles et proches de ne pas prendre de photos ou, tout du moins, de ne pas les publier sur les réseaux sociaux depuis l’hôpital, au motif que cela pourrait porter préjudice aux ex-otages du Hamas et mettre en péril leur bon rétablissement.

En début de semaine, avant la signature de l’accord, le Dr Noa Ziv, de l’hôpital pour enfants Schneider, a déclaré qu’il y avait une différence majeure entre l’état des otages qui seront bientôt libérés et les 105 qui l’ont été à la faveur d’une trêve d’une semaine, fin novembre 2023.
« Les otages étaient à l’époque dans un état difficile, même s’il y avait finalement assez peu de problèmes médicaux », expliquait, cette semaine, Ziv au Times of Israel.
« Ils sont sortis après une cinquantaine de jours de captivité. On ne peut que spéculer sur la complexité de l’état de santé – notamment psychologique – des otages qui retrouveront la liberté au bout de 466 jours de captivité.
Selon Ziv, qui a mené une étude pionnière sur les 19 enfants et sept femmes libérés en novembre, ces otages présentaient des signes de la terreur psychologique subie en application de stratégies de guerre -isolement, intimidations, privation de nourriture et d’eau et violences psychologiques -.
Au moment de leur libération par le Hamas, ces 105 civils ont été pris en charge par six hôpitaux israéliens : les centres hospitaliers Soroka, Sheba, Wolfson, Ichilov, Shamir et l’hôpital pour enfants Schneider.

Israël affirme que 98 otages sont détenus à Gaza, dont les corps de 36 victimes confirmées par Tsahal.
En vertu de la première phase de l’accord, le Hamas procèdera à la libération de 33 otages dits « humanitaires » en 42 jours – enfants, femmes, femmes soldats, personnes âgées et malades -.
Israël estime que la plupart de ces 33 otages sont encore en vie, mais certains d’entre eux sont morts. Jérusalem n’a pas encore reçu d’informations sur l’état de santé de chacun de ces otages.