Les États-Unis s’opposent à la « liste noire » des implantations établie par l’ONU
Le département d'État n'a pas fourni et ne fournira pas d'informations au bureau chargé de compiler la base de données car cela "renforce le parti pris anti-Israël" de l'ONU
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les États-Unis ont déclaré vendredi qu’ils s’opposent à la base de données des Nations unies sur les entreprises qui opèrent dans les implantations de Cisjordanie, affirmant qu’ils n’ont pas coopéré avec le bureau jusqu’à présent et ne le feront pas à l’avenir.
La position exposée par le porte-parole adjoint du département d’État américain, Vedant Patel, visait à établir un équilibre entre l’opposition de l’administration Biden aux implantations israéliennes et sa conviction que l’ONU n’est pas une plate-forme pour traiter de telles questions.
La liste des implantations a été créée en février 2020 en réponse à une résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU de 2016 demandant une « base de données pour toutes les entreprises engagées dans des activités spécifiques liées aux implantations israéliennes dans le territoire palestinien occupé ».
La liste contenait les noms de 112 entreprises – 94 israéliennes et 18 étrangères, dont Airbnb, TripAdvisor, Booking.com et Motorola Solutions. En Norvège, la liste a conduit le fonds souverain à se débarrasser des entreprises impliquées dans les implantations, en invoquant des préoccupations liées aux violations des droits de l’homme.
La base de données fait de nouveau parler d’elle cette semaine à la suite d’un article du site d’information Axios selon lequel l’administration Biden a fait pression sur le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme pour qu’il ne mette pas à jour la liste.
Patel n’est pas allé jusqu’à dire que les États-Unis faisaient pression sur l’ONU à ce sujet, mais il a reconnu que l’administration avait clairement fait connaître sa position contre la liste aux responsables du bureau des droits de l’homme de l’ONU.
« Les États-Unis s’opposent à la création de cette base de données… et continuent de s’opposer à tout travail visant à la mettre à jour », a-t-il déclaré.
« Nous n’avons fourni et ne fournirons aucune information au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme sur cette base de données, et notre position a été clairement exprimée à plusieurs reprises dans des déclarations publiques ainsi que dans des réunions que nous avons eues directement avec le Haut-Commissaire. »
Le porte-parole du département d’État a fait valoir que la base de données « ne sert qu’à renforcer un parti-pris anti-Israël », que l’administration Biden a condamné à plusieurs reprises et s’efforce de combattre.
Patel a également affirmé, lors de la conférence de presse, que la liste « constitue une véritable menace pour les entreprises qui font des affaires ou qui envisagent de faire des affaires dans la région ».
Interrogé sur la manière dont cette menace pourrait se manifester, Patel a refusé de donner des précisions.
Ces remarques sont intervenues moins d’une semaine après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a réitéré la position de l’administration Biden contre les implantations israéliennes, avertissant le nouveau gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu que les États-Unis s’opposeront « sans équivoque » à l’expansion des implantations et à toute tentative d’annexion de la Cisjordanie.